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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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s’effectuent sur le mode impersonnel, le recours à la troisième personne est de rigueur et<br />

l’emploi de la conjugaison latine au passif, quasi constant. Bien sûr, cela traduit les<br />

multiples emprunts de sources considérées comme incontournables sur le sujet. Or, dans<br />

Les fragments relatifs à la Galilée d’Ernoul 29 , on assiste à une véritable affirmation de la<br />

première personne. L’emploi du pronom personnel sujet « je » ou du pronom personnel<br />

tonique « moi » se fait de plus en plus présent 30 . L’ensemble commence par un ton neutre,<br />

propr<strong>eme</strong>nt impersonnel et les lieux semblent égrénés tels un chapelet en fonction des<br />

passages mémorables relatés dans le Nouveau Testament. Abstraction est faite de toute<br />

description de l’environn<strong>eme</strong>nt. Puis à partir du deu<strong>xi</strong>ème tiers, de menues rectifications<br />

sont apportées sur la cohérence du texte, sur les distances à parcourir et pour finir des<br />

considérations très personnelles concernant les conditions de vie des moines grecs ou<br />

encore la fabrication d’un sérum antivenin 31 sont énoncées. En cela l’auteur semble se<br />

libérer de la tradition, (si tant est qu’une tradition au sens littéraire du texte de pèlerinage<br />

e<strong>xi</strong>ste) pour exposer sa perception des lieux saints.<br />

Le deu<strong>xi</strong>ème texte qui a retenu notre attention : Les saints pelerinages que l’on doit<br />

requerre, s’apparente à un guide de voyage tel qu’ils e<strong>xi</strong>stent aujourd’hui. Le récit<br />

entrepris à la première personne fait une large place à l’environn<strong>eme</strong>nt, le ton est plus<br />

badin, moins solennel que celui des autres guides. Les indications de lieux sont<br />

nombreuses, les verbes sont au futur, il y a des adresses directes au pèlerin afin de l’inclure<br />

dans le trajet. En cela, il s’apparente au guide touristique avec une réelle volonté de<br />

montrer et d’inviter au voyage. Par le style et à travers cette convivialité recherchée, il se<br />

rapproche du récit de Thietmar qui accompagne vraiment le pèlerin tant par les déictiques<br />

que les remarques personnelles, laissant l’impression que le pèlerin est plus important<br />

encore que les sanctuaires visités.<br />

Notre objectif est de comparer tous ces récits afin de dégager des constantes dans le but de<br />

dresser le chemin<strong>eme</strong>nt « type » d’un pèlerinage sans pour autant écarter les spécificités de<br />

chacun dans cette ébauche de définition. La finalité de ces recherches sur les pèlerinages à<br />

Jérusalem ne consiste donc pas à uniformiser l’ensemble mais à en souligner les<br />

particularités. C’est la raison pour laquelle nous allons présenter chacun des récits de<br />

29 Ernoul, Fragments relatifs à la Galilée, texte édité par Michelant, H.-V. et Raynaud, G., Itinéraires à<br />

Jérusalem et descriptions de la Terre Sainte des XI ème , XII ème et XIII ème siècles, O., Zeller (éd.), Osnabrück,<br />

1966.<br />

30 Ernoul, op. cit., p. 55-76.<br />

31 Ernoul, op. cit., respectiv<strong>eme</strong>nt p. 61, 62, 63 et 68.<br />

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