16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

pratique individuelle puisque le pèlerin cherche à acquérir les vertus de celle-ci pour lui-<br />

même.<br />

Dans une étude consacrée au miracle, P.A Sigal 766 expose les pratiques de ces pèlerins en<br />

attente de guérison par exemple. Ils souhaitent être débarrassés d’une maladie ou d’une<br />

infirmité. Certains apportent avec eux un cierge aussi long que le membre malade (ou pour<br />

les plus riches, un fil d’or ou d’argent de même dimension), ou alors le poids du malade<br />

peut se traduire en semblable quantité de cire ou de froment. De façon plus modeste, il<br />

peut s’agir d’une représentation en cire, parfois en métal de la partie malade. Ce rite de<br />

substitution, représentant une partie ou la totalité du fidèle permet d’accomplir la guérison<br />

selon R. C. Finucane 767 qui estime que la maladie meurt au fur et à mesure que le cierge se<br />

consume. Par ailleurs, les miracles sont souvent répertoriés pendant les veillées car la<br />

période est propice aux prières et la pratique de l’incubatio est courante. Ainsi, durant le<br />

sommeil du pèlerin, le saint s’adresse à lui en rêve. Par conséquent, dormir dans le<br />

sanctuaire, attendre la venue du saint dans une vision est une pratique très courante. Le<br />

sommeil devient alors une conduite volontaire et non accidentelle. C’est sans doute à cet<br />

effet que les pèlerins passent deux à trois nuits dans la chapelle du Saint Sépulcre 768 .<br />

D’autres gestes sont rapportés comme celui de s’agenouiller, de baiser le parvis du Saint<br />

Sépulcre ou encore selon Jean de Würzbourg de plonger la tête et les bras dans le trou de la<br />

croix. Daniel mentionne les trois petites fenêtres découpées dans la roche pour voir le<br />

tombeau ; les fidèles s’y pressent pour les baiser. Theodoric rapporte la même pratique de<br />

dévotion et précise que cinq personnes peuvent s’y agenouiller mais que debout, ce sont<br />

douze personnes qui peuvent y rester. D’aucun parle de s’allonger de tout son corps pour<br />

être au mieux en contact avec la relique.<br />

2) De quelques célébrations<br />

Les récits de pèlerinages rendent compte de l’objectif premier des pèlerins (mettre ses pas<br />

dans ceux du Christ), nous avons pu constater précédemment que la liturgie et le regard<br />

des chrétiens étaient tournés vers une temporalité antérieure, rendue vivante par les<br />

Evangiles. Les temps forts du séjour en Terre Sainte correspondent aux célébrations<br />

766 ème<br />

Sigal, P.-A., L’homme et le miracle dans la France médiévale XI-XII siècles, éditions Du Cerf, <strong>Paris</strong>, 1985,<br />

p. 35-37.<br />

767<br />

Finucane, R.-C.,, Miracles and pilgrims : popular beliefs in medieval England, J.-M. Dent and sons éd.,<br />

London, 1977.<br />

768<br />

Riccold, op. cit. p. 58.<br />

278

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!