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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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(Palestine, Syrie, Egypte) et combien celui-ci va génèrer de douleurs et de souffrances. En<br />

effet, quand l’armée du roi Baudouin ouvre les portes, c’est la ruée. Certains sont piétinés,<br />

d’autres violemment bousculés, car tous veulent pénétrer dans le sanctuaire qui ne peut<br />

accueillir autant de personnes…S’ensuivent disputes, violences quant à la répartition de<br />

tout ce monde autour du lieu saint, notamment à l’emplac<strong>eme</strong>nt où la croix aurait été<br />

trouvée par Sainte Hélène.<br />

Par ailleurs, la ferveur des croyants se fait égal<strong>eme</strong>nt entendre. Ils clament à<br />

haute voix « que Dieu ait pitié », « Seigneur prend pitié » au point que les murs tremblent<br />

d’échos sonores selon le prêtre Russe. Riccold de Monte Croce souligne que le cri d’extase<br />

d’un pèlerin est si fort qu’il trouble la tranquilité des habitants Sarrasins : « […] Clamavit<br />

quispiam tam alta voce « surre<strong>xi</strong>t Christus spes mea » p.s.i.G. quod extra totum templum<br />

rumor et tumultus insonuit inter Sarracenos. » 763<br />

Enfin, la célébration de la messe semble régénérer les pèlerins, ainsi Riccold de Monte<br />

Croce note à propos d’un arrêt au tombeau de Marie : « […] et ibi cantantes et celebrantes<br />

et predicantes et populum communicantes quieuimus. » 764<br />

La prière est parole mais égal<strong>eme</strong>nt geste et son, elle traduit l’intensité de l’émotion.<br />

277<br />

b) En privé : contact avec la relique ou<br />

incubation.<br />

La prière se fait égal<strong>eme</strong>nt individuelle et peut être silencieuse, mais les cris de joie, les<br />

pleurs et les bruits qui se font entendre dans les textes du corpus ne l’indiquent pas.<br />

Cependant la pratique revêt une dimension privée dès qu’elle entre dans la sphère d’une<br />

demande de faveur. Elle est alors intime et renvoie souvent à l’objet du pèlerinage. Le pèlerin<br />

adopte ainsi une démarche très personnelle liée au vœu qu’il souhaite voir s’accomplir. Aux<br />

paroles vont se joindre des actes. Soit le pèlerin choisit d’être en contact avec un objet<br />

sanctifié ou une relique, soit il favorise une rencontre individuelle avec la sainteté durant la<br />

pratique de l’incubatio 765 . Le désir d’entrer en contact avec une relique s’applique à cette<br />

763 Riccold, op. cit,. p. 71.<br />

764 Riccold, op. cit., p. 64.<br />

765 Labande, E.-R., « ad limina », op. cit.

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