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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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perdidi. » 746 , et la situation est quasi similaire avec la hausse du thermomètre dans le<br />

désert du Sinaï : « In valle ista tempore hyemis me iter agente tantus erat estus, ut vix<br />

sustinere possem. » 747 , le pèlerin n’est pas loin d’être total<strong>eme</strong>nt déshydraté et désorienté,<br />

ses sens défaillent.<br />

En plus de ces désagréments, il leur faut aussi faire face à la tempête de sable, brouillant<br />

les pistes, conduisant à l’aveugl<strong>eme</strong>nt et à la suffocation. Le pèlerin allemand, saisi par un<br />

tel phénomène tente de le décrire à ses lecteurs : « Spargit enim adeo dense, ut eciam iter<br />

agentibus illic ire sit periculosum, quia harena ad modum nivis vel grandinis spargitur a<br />

vento, replet fossas, obducit vias, involuit transeuntes. » 748 Il précise d’ailleurs que seuls<br />

les Bédouins ont la capacité de se repérer car ce sont des hommes de terrain.<br />

Mais, les évén<strong>eme</strong>nts naturels conduisent aussi à des problèmes de ravitaill<strong>eme</strong>nt. Il faut<br />

prendre garde à ne pas manquer d’eau potable si l’on ne veut pas courir le risque de<br />

souffrir de déshydratation ou si l’on ne veut pas tomber malade à la suite de l’absorption<br />

d’un liquide non potable. Ainsi vers el-Merâch, Thietmar rapporte : «Hic in loco defecit<br />

mihi aqua, quam mecum portaveram in camelis, et inveni aquam amarissimam, salsam,<br />

croceam, plenam vermibus, quam tamen, licet invitus, bibi, et statim inde infirmatus fui.<br />

Inveni autem alium fontem in vicino limpidissimum, de quo qui biberit perdit omnes<br />

crines.» 749<br />

Ibn Jubayr prévient des mêmes dangers en observant : « On ne peut voyager dans ce désert<br />

qu ‘au moyen de chameaux car ils supportent bien la soif. », mais pour rendre moins<br />

pénible le trajet et soulager le corps, il recommande l’utilisation du palanquin, très<br />

confortable, et précise : « […] le meilleur modèle est yéménite parce qu’il ressemble à une<br />

litière à dossier et qu’il est spacieux et recouvert de cuir. On en attache deux avec des<br />

cordes solides et on les place sur le dos du chameau. Cette litière est munie aux angles de<br />

pièces de bois qui soutiennent une toile en parasol. […] Bref, c’est une façon d’oublier les<br />

fatigues du voyage. Cependant la plupart des voyageurs s’installent à chameau sur leurs<br />

bagages et endurent ainsi peine et souffrance, à cause d’une chaleur excessive » 750 . La<br />

question du confort soulevée, le prudent voyageur mentionne les points d’eau nécessaires<br />

au bon déroul<strong>eme</strong>nt du pèlerinage.<br />

746 Thietmar, op. cit., chapitre XIV, p. 36.<br />

747 Thietmar, op. cit., chapitre XVI, p. 39.<br />

748 Thietmar, op. cit., chapitre XVI, p. 39.<br />

749 Thietmar, op. cit., chapitre XVII, p. 40.<br />

750 Ibn Jubayr, op. cit., p. 100.<br />

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