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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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La date de ces voyages contribue à souligner la fréquence des pèlerinages. Nous pouvons<br />

constater que l’ensemble des relations se situe toujours entre deux épisodes militaires<br />

puisque l’accès aux Lieux saints subit les contingences des trêves et des batailles. Par<br />

ailleurs, ces dates permettent de saisir rapid<strong>eme</strong>nt la durée du pèlerinage, laquelle, nous le<br />

verrons au cours de l’étude, est soumise aux contraintes belliqueuses, aux saisons et au bon<br />

vouloir des guides. De la même façon, le trajet emprunté varie pour de semblables raisons,<br />

il permet de montrer l’importance de telle route plutôt que telle autre à une époque donnée,<br />

et les réalités du chemin. Certains se déplacent par voie terrestre, en grande compagnie, en<br />

« meute », d’autres naviguent sur la mer Méditerranée. Nous pouvons déjà faire remarquer<br />

que les voyageurs maritimes n’empruntent pas encore majoritair<strong>eme</strong>nt le port de Venise<br />

qui deviendra un lieu incontournable dès la fin du XIII ème siècle.<br />

Seul Thietmar ne rend pas entièr<strong>eme</strong>nt compte de son pèlerinage à Jérusalem parce qu’il<br />

estime le sujet rebattu 28 alors qu’il décrit son excursion dans le Sinaï avec force détails.<br />

Tous les autres placent leurs pas dans ceux du Christ, en particulier sur les lieux de sa<br />

Passion. Cependant nous montrerons que le degré d’intérêt accordé à telle église ou tel<br />

monument dépend plutôt de certaines confréries.<br />

Nous avons été marqués par des particularités dans les relations des pèlerinages, c’est pour<br />

cette raison que nous les avons préférées dans notre tableau aux guides plus<br />

« conventionnels ». Ainsi, chacun a pu transmettre ce qui lui a paru fondamental lors de<br />

son périple et certains voyageurs ont retenu davantage notre attention pour leur originalité.<br />

Ils se distinguent en cela des nombreuses énumérations e<strong>xi</strong>stantes. En effet, le narrateur<br />

s’implique davantage et les remarques personnelles sont multiples au regard des conditions<br />

du voyage en mer, des dangers rencontrés, du quotidien à Jérusalem, de l’état des églises,<br />

ou encore de l’environn<strong>eme</strong>nt naturel au Proche-Orient. C’est pourquoi des pèlerins<br />

comme le russe Daniel, le chanoine Rorgo Fretellus de Nazareth, l’allemand Jean de<br />

Würzbourg et ses compatriotes le moine Theodoricus et le frère Thietmar ou encore le<br />

franc Burchard du Mont Sion et l’italien Riccold de Monte Croce sont au cœur de nos<br />

analyses car ils apportent maintes informations sur leur voyage.<br />

Parmi les itinéraires, deux textes ont cependant retenu notre attention. Le premier est à<br />

considérer pour son chang<strong>eme</strong>nt d’énonciation. Il faut noter que la plupart des récits<br />

28<br />

Thietmar, Thietmari peregrinatio, chapitre IX, p. 26, édition J-C-M Laurent, Leipzig, Heinrich Bibliopola,<br />

1873.<br />

26

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