xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne
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En dernier lieu, les auteurs reviennent sur des événements qui se sont déroulés près des portes de la ville. L’une d’elle est célèbre car elle est en lien direct avec le culte chrétien, c’est la Porte Dorée. Il est rapporté : « Et se n’i passoit nus, fors seulement que II fois en l’an c’on les desmuroit, et i aloit on a pourcession c’est à savoir le jor de Pasque Florie porce que Jesus Criz i passa cel jor et fu recoilis à procession, et le jour de le fieste sainte Crois saltasse. » 722 . Et ceci est confirmé par les récits des pèlerins de notre corpus qui ne manquent pas de l’exploiter. Une autre, au contraire, est la plus empruntée par les pèlerins. Devant la Porte Saint Etienne se trouve une ânerie où les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient pour habitude de laisser leurs bêtes de somme. Elle est construite à côté de l’église édifiée en souvenir de la décapitation de Saint Etienne. Mais celle-ci a été détruite. Le continuateur de Guillaume de Tyr en raconte l’historique : « Celui moustier de Saint Estienne abatirent li Crestien de Iherusalem devant ce que il fussent assejé, pour l’amor de ce que li moustierz estoit prèz des murz. L’asnerie ne fut mie abatue. Ainçoiz ot puis grant mestier auz pelerinz, qui par treuaige venoient en Iherusalem quant ele estoit aux Sarrazins et que li Sarrazin ne les lessoient mie hesbergier dedenz la cité 723 . » La maladrerie, voisine de la poterne Saint Lazare, a tout autant son importance lorsque Jérusalem est aux mains des Musulmans : « […] par là en droit metoient il enz les Crestienz pour aller couvertement au Sepulcre. Car li Sarrazin ne vouloient mie que li Crestien seüssent leur couvine ne celui de la cité […] 724 ». Le passage s’effectue par une petite porte donnant sur la rue des patriarches. La réalité de Jérusalem c’est aussi la mort, et tout naturellement, les pèlerins évoquent le champ d’aceldama. Ce charnier est relié au Nouveau Testament puisqu’il témoignerait du remord dont Judas a été accablé à la suite de l’arrestation du Christ. Ernoul véhicule cela : «Cele piece de tiere […] fut acaté des deniers dont Judas vendi le car Nostre Seigneur » d’après tous les pèlerins 725 . Le charnier sert de sépulture à tous les pauvres de la ville et aux pèlerins sans ressources. Toutefois, Jérusalem n’a pas toujours été une ville d’accueil et de repos pour les pèlerins, l’épisode de la maladrerie en est un exemple parmi d’autres. Aussi, nous avons choisi de 722 Ernoul, op. cit., p. 40. 723 Le continuateur anonyme, op. cit., p. 153-154. 724 Le continuateur anonyme, op. cit., p. 154 et Ernoul, op. cit., p. 41-42. 725 Ernoul, op. cit.,p. 45. 261
montrer les difficultés occasionnées par la présence Sarrasine à Jérusalem. Cela part de simples constatations sur le manque d’entretien des lieux de culte chers aux chrétiens jusqu’au massacre. Ainsi Thietmar fait remarquer l’état d’abandon dans lequel se trouve l’église du Saint Sépulcre : « […] sine luminaribus et sine honore et reverencia semper clausa existit, nisi forte gracia oblationum peregrinis aperiatur.» 726 C’est un bien triste spectacle pour tout fidèle. Par ailleurs, l’entrée dans le tombeau voire l’accès à la ville, quand cela est possible 727 , sont soumis à des taxes. Le continuateur anonyme rapporte : « Mès sachiez bien de voir que li Chrestien pelerin, qui vouloient aller au Sepulcre et aus autrez Sainz leuz que li Sarrasin avoient granz louierz d’elx et granz servicez : li Sarrasin li prisoient bien chascun an a XXX m besanz » 728 . Thietmar doit s’acquitter de cinq ducats et nombre de pèlerins se désespèrent de cette pratique honteuse. D’ailleurs, le mot court parmi les pèlerins qu’il faut choisir un camarade solvable sinon, ce sont les pèlerins du groupe qui doivent payer sa place. A contrario, certains rapportent les gestes gracieux des seigneurs payant pour toute la compagnie. Dans les premiers temps, c’est la mort ou d’affreuses souffrances qui attendent les pèlerins. Pierre l’ermite fait un compte rendu très inquiétant de la sécurité en ville, les propos sont relatés par Guillaume de Tyr. « Un prêtre nommé Pierre, né dans le royaume des Francs et dans l'évêché d'Amiens, ermite autant de fait que de nom arriva à Jérusalem. C'était un homme de très petite stature et dont l'aspect extérieur n'offrait qu'un aspect misérable : mais une force supérieure régnait dans ce corps chétif. Il avait l'esprit vif, l'œil pénétrant, le regard agréable, et parlait avec facilité et abondance. Selon la loi commune imposée à tous les chrétiens qui voulaient entrer, il acquitta à la porte de la ville le tribut qu'on exigeait, et reçut l'hospitalité chez un fidèle qui était lui-même au nombre des confesseurs du Christ. S'informant avec empressement de la situation des chrétiens auprès de son hôte qui était aussi un homme actif et zélé, il apprit de lui non seulement tout ce qui se rapportait aux malheurs présents, mais encore tous les détails des persécutions que leurs ancêtres avaient eu à supporter depuis de longues années. S'il manquait quelque chose à ce récit, le 726 Thietmar, op. cit., chapitre IX, p. 26. 727 Riccold se voit essuyer un refus pour le Saint Sépulcre: « Nolentibus Sarracenis », op. cit., p 48. 728 Le continuateur anonyme, op. cit., p. 154. 262
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Dans les premiers temps, c’est la mort ou d’affreuses souffrances qui attendent les pèlerins.<br />
Pierre l’ermite fait un compte rendu très inquiétant de la sécurité en ville, les propos sont<br />
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reçut l'hospitalité chez un fidèle qui était lui-même au nombre des confesseurs du Christ.<br />
S'informant avec empress<strong>eme</strong>nt de la situation des chrétiens auprès de son hôte qui était<br />
aussi un homme actif et zélé, il apprit de lui non seul<strong>eme</strong>nt tout ce qui se rapportait aux<br />
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eu à supporter depuis de longues années. S'il manquait quelque chose à ce récit, le<br />
726 Thietmar, op. cit., chapitre IX, p. 26.<br />
727 Riccold se voit essuyer un refus pour le Saint Sépulcre: « Nolentibus Sarracenis », op. cit., p 48.<br />
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