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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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A son arrivée à Jérusalem, Abelard d’Ascoli ne se rend pas au Saint Sépulcre mais au<br />

Mont Sion, il adopte la même démarche qu’un pèlerin anonyme antérieur 691 qui visite le<br />

praetorium de Sion puis l’église du Calvaire ; il mentionne ensuite la fontaine de Siloé,<br />

Gethsémani et le Saint Sépulcre. (C’est d’ailleurs le parcours que semblent adopter Jean de<br />

Wûrsbourg et Théodoric au Mont Sion près.) En effet, il faut avoir en tête que dans le<br />

premier quart du XII ème siècle, l’église de Sion est presque achevée, ce qui n’est pas le cas<br />

de celle du Saint Sépulcre. L’édifice est non seul<strong>eme</strong>nt mentionné le premier mais il est<br />

qualifié de « coenaculum » et non d’ « ecclesia ». Ces détails sont significatifs pour le<br />

spécialiste M. de Vogüe 692 car ils attestent de l’importance du bâtiment. De plus, le<br />

Temple est nommé avant même le Saint Sépulcre, on peut donc supposer que le lieu est<br />

plus que fréquenté car Abelard est avare de détails en général.<br />

Abelard d’Ascoli rapporte aussi que le Calvaire est une roche naturelle, nous pouvons<br />

conjecturer que c’est ainsi que la découvrent ses prédecesseurs Saewulf, Foucher de<br />

Chartre ou Daniel. Ce détail à son importance puisque quelques années plus tard, la roche<br />

est recouverte de pierre de taille. Le pèlerin se veut un témoin oculaire fiable comme le<br />

laisse entendre sa profession de foi : « Et ego Frater Belardus de Esculo hec omnia vidi et<br />

scrutatus fui et mihi notavi, ut aliis possem veritatem dicere » 693 , il a pu être le témoin des<br />

premiers travaux réalisés par les Latins en matière de construction ou de restauration.<br />

Saewulf se rend à la chapelle de l’invention de la croix, au Calvaire, au Golgotha (dans la<br />

même enceinte), au monastère Saint-Jean, à l’église de la Trinité, celle de Sainte-Marie<br />

Latine, au Saint Sépulcre, à Sainte-Anne, à la piscine probatique, au Mont des oliviers,<br />

au champ d’Aceldamac, à la fontaine de Syloe enfin au Mont Sion.<br />

Une explication à ces préférences est à chercher dans la structure d’accueil religieuse 694 .<br />

En effet, Godefroy de Bouillon a veillé à l’installation de prêtres réguliers à l’instar des<br />

chanoines placés au Temple du Seigneur, à la place de la mosquée d’Omar. Ainsi, les<br />

premiers sont établis au Mont Sion, puis au Mont des Oliviers, c’est le cas ensuite de<br />

Hébron et de Sébaste. Le sanctuaire est confié en 1100 à un prêtre latin, l’institution du<br />

chapitre suit. C’est la régle de Saint Augustin qui est appliquée, elle est considérée comme<br />

691<br />

Innominatus I, op.cit., T.,Tobler (éd.)<br />

692<br />

Vogüe (de), J-M., op. cit.<br />

693<br />

Abelard d’Ascoli, Descriptio Terrae Sanctae (1112-1120), texte édité par G. A. Neumann, Archives de<br />

l’Orient Latin, tome 1, 1881, p. 225-229.<br />

694<br />

Richard, J., Histoire des croisades, op. cit., p. 129.<br />

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