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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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servir de point de repère. Ainsi, elle permet de compléter l’ouvrage des voyageurs qui<br />

souhaitent davantage orienter leur récit vers un traité de topographie. Seul Ernoul rapporte<br />

l’épisode raconté par Josué dans l’Ancien Testament 658 en insistant sur la destruction de la<br />

ville ou encore celui du bon Samaritain rappelant ainsi les dangers encourus sur la route,<br />

alors que les autres textes s’attachent davantage au Nouveau Testament (quant ils font<br />

mention de la cité), avec la rencontre de Jésus et de Zachée 659 . Ernoul marque égal<strong>eme</strong>nt<br />

un endroit où les pèlerins, ses contemporains, peuvent prendre du repos, à une lieue de<br />

Jérusalem sur la route de Jéricho : « là soloit avoir une hierbegerie, où cil herbegeoient qui<br />

de Hierusalem aloient en ihericho et au flun 660 », alors que Saewulf en retient<br />

essentiell<strong>eme</strong>nt la végétation dense constituée surtout d’arbres fruitiers et de palmes,<br />

puisque les insignes du pèlerinage se cueillent initial<strong>eme</strong>nt dans les jardins de la ville.<br />

Burchard de Mont Sion mentionne le bâtiment érigé en l’honneur de Saint Jean-Baptiste et<br />

les controverses aux rumeurs : « […] est capella in honore sancte Iohannis Baptiste facta,<br />

ubi creditur Dominus baptizatus. Credunt tamen quidam juxta Salim hoc factum esse, sed<br />

ecclesie solemnitas huic contradicit. » 661 Sinon la ville est employée comme point de<br />

repères dans les guides, indispensable pour calculer la distance entre deux étapes, ainsi Les<br />

chemins et les pelerinages signale que la cité se situe à six lieues de Jérusalem et à trois<br />

lieues du Jourdain.<br />

Le bain au Jourdain est incontournable pour les pèlerins. Foucher de Chartre 662 en donne<br />

un aperçu : « […] après s’être plongés, sans différer dans les eaux du Jourdain et avoir<br />

suivant la coutume des pèlerins cueilli des branches de palmiers de Jéricho dans le jardin<br />

d’Abraham […] ». L’espace n’est pas retranscrit, le lieu n’est pas décrit en soi. Certains<br />

textes mentionnent, un semblant d’explication géographique avec la réunion de deux<br />

ruisseaux Jor et Dan 663 , mais ils ne vont pas plus loin dans leur tentative. Par conséquent<br />

nous pouvons en déduire que, de siècle en siècle, c’est un symbole qui est véhiculé plus<br />

que le fleuve en lui-même. Ici on s’attache davantage à la signification symbolique du<br />

fleuve. C’est le lieu de baptême du Christ par Jean-Baptiste. Il incarne le renouvell<strong>eme</strong>nt et<br />

ce geste fait partie d’un des temps forts du pèlerinage. Dans la coutume juive, il<br />

représentait une purification rituelle. Jean lui a donné une nouvelle signification en<br />

débarrassant les baptisés de leurs mauvaises actions en attendant la venue du Messie.<br />

658 La Bible de Jérusalem, op. cit., Josué 3-6.<br />

659 La Bible de Jérusalem, op. cit, Luc 19.<br />

660 Ernoul, op. cit , p. 70.<br />

661 Burchard, op. cit., p. 58, §39.<br />

662 Foucher, op. cit., p. 98 et mention p. 105.<br />

663 Daniel, op. cit., §76.<br />

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