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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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notre possession, nous pouvons constater que les écrits proposés se situent dans la sphère<br />

occidentale. Cela est somme toute logique puisque les pèlerins qui ont pris le soin de noter<br />

leur voyage sont étrangers au monde qui les entoure et font en sorte de rapporter un<br />

témoignage de la terre biblique à leurs compatriotes. Cependant, ce constat portant sur les<br />

origines des pèlerins n’est pas forcément un critère objectif, tout dépend de la façon dont<br />

nous sont parvenues les sources aujourd’hui. Nous ne pouvons que constater : la première<br />

partie du XII ème siècle est composée de récits de pèlerins qui proviennent d’Europe du<br />

Nord. Ils voyagent juste après la première Croisade et nous pouvons supposer qu’ils sont<br />

attirés par la renommée de Jérusalem et de son roi nouvell<strong>eme</strong>nt proclamé. Ils n’hésitent<br />

pas à parcourir des distances impressionnantes afin de se rendre en terre promise ; d’autres<br />

encore peuvent voyager dans la mouvance des préparatifs de croisade bénéficiant ainsi de<br />

toute la logistique inhérente. Quoique très étonnant pour l’homme du XXI ème siècle, ces<br />

déplac<strong>eme</strong>nts appartiennent à une certaine « normalité » puisque au Moyen Age, on<br />

voyage beaucoup tant pour faire du commerce, s’instruire, divertir ou prier. Deux auteurs<br />

orientaux écrivent égal<strong>eme</strong>nt sur les Lieux saints, mettant peut-être en place les itinéraires<br />

tout à fait envisageables que les pèlerins peuvent désormais effectuer. Mais nous pouvons<br />

douter de la mise à jour de leurs travaux souvent empruntés à des sources très antérieures.<br />

Ce sont en revanche des pèlerins en provenance d’Allemagne qui sont les plus nombreux<br />

dès le milieu du XII ème siècle et jusqu’à la fin du XIII ème siècle 22 . Les intérêts politiques et<br />

religieux de l’empereur Frédéric Barberousse qui se croise en 1187 influencent ou<br />

facilitent sans doute le départ de ces pèlerins allemands, de même que la décison de<br />

Frédéric II concernant son engag<strong>eme</strong>nt dans la si<strong>xi</strong>ème croisade. Etant donné que les<br />

pèlerinages deviennent collectifs, (nous abordons cela plus loin) le départ d’un seigneur<br />

peut être l’occasion de voyager en sécurité et en bonne compagnie. Les voyageurs français<br />

sont bien peu représentés dans ce corpus, ce sont des propos de miles cristi que nous avons<br />

étudiés. De même, les pèlerins italiens sont peu présents ici. Cela tient une fois encore aux<br />

sources, car les textes édités reflètent souvent une sphère culturelle particulière. Ainsi, au<br />

regard de la France, les pèlerins se rendent plus nombreux à Saint- Jacques de Compostelle<br />

ou à Rome. Il en va de même en Italie, alors qu’au XIV ème siécle les récits Français et<br />

Italiens sont très nombreux (c’est aussi le plein essor des frères prêcheurs). D’autres<br />

raisons pourraient se greffer à cela, les pèlerins partis en croisade et qui n’ont pas écrit de<br />

récits, les ordres religieux peu favorables aux pèlerinages, la perte de documents<br />

22<br />

Se reporter à l’annexe n°4, plusieurs cartes signalent les lieux d’origine des pèlerins principaux du corpus en<br />

fonction des siècles.<br />

23

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