16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

côtière depuis Antioche. Les trois autres ont débarqué à Jaffa, et en toute logique, il<br />

paraissait plus simple de visiter Jérusalem en premier lieu. Il ne faut cependant pas exclure<br />

les circonstances politiques au début du XII ème siècle et le fait que Saint-Jean d’Acre est<br />

une place forte sous domination Sarrasine. Ainsi Abelard d’Ascoli, qui voyage entre 1112<br />

et 1120, débarque à Jaffa et ne se rend pas en Galilée. Soit le parcours n’est pas d’actualité,<br />

soit l’accès d<strong>eme</strong>ure trop périlleux et il n’est pas proposé au pèlerin. Pourtant le récit de<br />

pèlerinage d’un anonyme (effectué quelques vingt années plus tard, en 1145) 645<br />

mentionne un trajet entre Saint-Jean d’Acre et Nazareth par la via superior. Dans ce laps<br />

de temps les relations entre musulmans et chrétiens ont évolué et les possessions franques<br />

ont été consolidées.<br />

Par ailleurs, les textes édités par MM. Michelant et Raynaud pourraient apporter un nouvel<br />

éclairage. En effet, ces textes compartimentent les régions à visiter et la Galilée fait figure<br />

d’élément à part, bien distinct de la Terre Sainte. D’ailleurs, c’est aussi ce que suggère<br />

Theodoric lorsqu’il entreprend de raconter ce qui s’est déroulé avant la Passion du Christ.<br />

Une organisation du parcours se profile dans les quelques lignes qui suivent : « Or lairons<br />

a parler de la sainte terre de Ihérusalem et du païs entor, et vendrons a Acre. Là sont li<br />

pelerinages que l’en doit requerre par ordre » 646 , ou encore « ce sont les sains pelerinages<br />

que l’en doit requerre en la terre sainte par ordene » 647 . Sans être assimilés aux pardons<br />

d’Acre, ils forment un autre ensemble géographique à parcourir, dont la thématique se<br />

concentre sur les faits et gestes du Christ. En outre, ils semblent correspondre à une autre<br />

étape du pèlerinage pour certains, alliant à la fois témoignage et confirmation des faits du<br />

Christ<br />

Au début du siècle suivant, Guillaume de Boldensele débarque bien à Saint-Jean d’Acre,<br />

mais il descend la côte pour obtenir un sauf-conduit du sultan d’Egypte, il ne visite donc<br />

cette région qu’en dernier lieu lorsqu’il remonte vers le Liban. La plupart des textes<br />

examinés par Nicole Chareyron 648 ne mentionne pas la Galilée, la domination Musulmane<br />

est trop présente.<br />

Cette première approche du pèlerinage s’attache à passer en revue les lieux de la jeunesse<br />

du Christ, les épisodes marquants, en en soulignant les rencontres, les réussites et la mise<br />

en place de son prêche. Si le pèlerin choisit cet itinéraire, c’est peut-être pour asseoir sa foi,<br />

645<br />

Innominati, Innominatus II, op.cit., Tobler (éd.)<br />

646<br />

Les pelerinaiges por aler en Iherusalem, op. cit., chapitre XIII, p. 102.<br />

647<br />

Les sains pelerinages que l’on doit requerre en terre sainte, op. cit., chapitre I, p.104.<br />

648<br />

Chareyron, N., op. cit.<br />

238

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!