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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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circonstances divines de la fécondation d’une simple femme. A travers cette visite, ils<br />

affirment leur foi.<br />

Au contraire, Daniel souligne davantage la matérialité des lieux, il s’intéresse à la grotte,<br />

mentionne la présence de trois petites colonnes érigées en souvenir du lieu même de<br />

l’Annonciation. Il découvre l’espace et le fait partager à son lecteur en descendant les<br />

marches, en restituant l’emplac<strong>eme</strong>nt de tombes, de l’huile, de l’eau… Tandis que Les<br />

pelerinaiges por aller en Iherusalem décrivent sommair<strong>eme</strong>nt le lieu : « cest assavoir en<br />

cave roche qui est dedenz l’yglise à la main senestre et en celui lieu est faite une chapel en<br />

l’honor de Nostre Dame » 637 , Daniel précise que tout n’était que ruine et que l’ensemble a<br />

été reconstruit par l’évéché latin qui gère l’ensemble des monuments sur place et l’accueil<br />

des pèlerins 638 .<br />

Puis il est question du « saut du seigneur », où le Christ, poursuivi par des Juifs<br />

en colère pour avoir voulu prêcher sa foi se serait échappé. Ernoul écrit dans les Fragments<br />

relatifs à la Galilée : « il s’esvanuï d’aus, et s’asist sour une piére qui encore i est, si qu’il<br />

ne le porent ni veïr ne trouver 639 », Burchard note : « Extra civitatem contra austrum<br />

forte quantum quater potest arcus iacere est locus, qui vocatur saltus domini, ubi volebant<br />

Ihesum precipitare, sed e<strong>xi</strong>vit de manibus eorum et subito, ut ibidem ostenditur, inventus<br />

est in latere montis oppositi ad iactum arcus. Et videntur ibidem liniamenta corporis et<br />

vestium lapidi impressa. » 640 Les traces que les pèlerins tiennent pour celles du Christ<br />

seraient inscrustées dans la pierre, celles-ci font partie de ces « reliques », de ces preuves<br />

matérielles si chères aux voyageurs de Terre Sainte. C’est une raison supplémentaire de<br />

prier, un autre témoignage de foi (à moins qu’il ne faille considérer ces preuves comme des<br />

arguments pour renforcer la foi ou pour asseoir une conviction religieuse en proie à la crise<br />

du doute ?). En tous les cas, Riccold de Monte Croce ne semble pas influencé dans sa<br />

spiritualité, il commémore la scène en s’appuyant sur une lecture de l’Evangile selon Saint<br />

Luc (4 28-30) tout en se détachant de ces traces matérielles dans la roche que les guides<br />

tendent à apparenter aux pas de Jésus Christ comme le souligne l’emploi des tournures<br />

impersonnelles ou passives avec « ostendebant » ou « que dicebant esse » .<br />

C’est à une demi-lieue de Nazareth (Fragments relatifs à la Galilée) et à six lieues de<br />

Béthanie (Les sains pelerinaiges) qu’est située la haute montagne sur laquelle Jésus est<br />

transporté par le Diable lors de l’épisode de la Tentation. Ceci est larg<strong>eme</strong>nt développé<br />

637 Les pelerinages, op. cit., chapitre XVI, p. 100.<br />

638 Daniel, op. cit., §89 et §93.<br />

639 Ernoul, op. cit., p. 61.<br />

640 Burchard, op. cit., incipit secunda divisio quarte orientalis VI, p. 47.<br />

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