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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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impliquerait alors de suivre les diverses étapes de son e<strong>xi</strong>stence. Cette hypothèse est<br />

séduisante, cependant elle ne permet pas d’affirmer une éventuelle préférence pour la visite<br />

des lieux puisque les différents textes concernés du corpus varient quant au choix des<br />

itinéraires. Les villes sont parcourues, mais pas dans le même ordre 631 . Cependant les<br />

similitudes entre les lieux saints honorés sont bien présentes.<br />

En Galilée, la ville témoin du miracle de chang<strong>eme</strong>nt de l’eau en vin est une étape<br />

incontournable, Daniel note qu’il y a foule à Cana 632 , une église y a été érigée. Le moine<br />

Thietmar signale des ruines marquant l’endroit où furent posées les urnes d’eau, il semble<br />

toutefois ne pas cautionner les propos rapportés par son guide : « Et di<strong>xi</strong>t mihi quidam<br />

Sarracenus quod illa cisterna, de qua hausta est aqua, que in vinum fuit conversa, continet<br />

adhuc aquam habentem saporem vini. » 633 Le texte des Sains pelerinages rapporte le détail<br />

des noces et mentionne les vestiges des six hydries, celui des Chemins et pelerinages en<br />

note sept 634 . Celles-ci sont égal<strong>eme</strong>nt présentes dans les textes de Riccold de Monte Croce,<br />

de Burchard de Mont Sion, de Thietmar. Transposant l’épisode miraculeux à sa personne,<br />

le pèlerin italien souhaite à cet endroit que ses péchés et sa vanité se transforment en<br />

ferveur spirituelle.<br />

Après Séphor, la ville de naissance de Sainte Anne, Nazareth est l’objet de toutes les<br />

attentions dans les récits du corpus. Elle est distante de sept lieues de Saint-Jean d’Acre,<br />

(six selon Ernoul) et de trois lieues de Cana 635 . Le pèlerin italien est impatient de parvenir<br />

à destination comme le prouve le verbe « festinavimus ». Alors que Thietmar passe<br />

rapid<strong>eme</strong>nt sur l’Annonciation et l’enfance du Christ, celui-là s’intéresse aux faits et gestes<br />

de Marie et aux lieux qu’elle aurait appréciés selon les Ecritures. Un culte marial se lit à<br />

travers son parcours : «[…] illam reservavit Domina ad memoriam humilitatis et<br />

paupertis », « Est autem ibi altare Domino in loco ubi orabat Domina quando missus est<br />

angelus Gabrihel ad eam et altare arcangeli Gabrielis ubi stetit Gabriel annuntians » ou<br />

encore « ma<strong>xi</strong>me loca illa que magis frequentabat Domina » 636 . Par ailleurs il célèbre une<br />

messe en leur honneur, tout comme Burchard de Mont Sion qui a la joie d’officier un 15<br />

août (VI, 7-8). Les pèlerins remontent à la source même de la naissance de Jésus en<br />

rendant hommage à la Vierge Marie et à Sainte Anne sa propre mère, tout en rappelant les<br />

631 Se reporter à l’annexe n°6.<br />

632 Actuell<strong>eme</strong>nt Kafr-Kanna.<br />

633 Thietmar, op. cit., chapitre I, p. 4.<br />

634 Les chemins et les pelerinages, op. cit., p. 187.<br />

635 Les chemins et les pelerinages, op. cit., p. 187.<br />

636 Riccold, op. cit., p. 46.<br />

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