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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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fententes et sulfuree et amarissime. » 589 , alors que Thietmar est très sensible aux poissons<br />

« bons et délicieux ». Theodoric se laisse envahir par les cultures non loin de<br />

Jérusalem : « Vinetis et olivetis atque ficulneis refertos esse. Vidimus valles autem<br />

habundare fumento ac ortorum fructibus aspe<strong>xi</strong>mus. » 590<br />

Le pèlerin russe apprécie moins l’air chaud et saturé, vicié de vapeurs de la mer Morte. Le<br />

paysage contraste avec les précédents, il se fait plus désertique, il remarque alors le bitume<br />

rouge en surface et le sulfure. Thietmar rapporte les propos de son guide sur la vallée<br />

d’Achor et notamment le fait que les fruits ne soient pas comestibles : « Notandum eciam,<br />

quod vallis ista speciosa est et pulcherrima et quondam valde fructifera, adeo ut poma<br />

granata crescerent ibi ad modum urne ; non enim audeo dicere tine, quod tamen ductor<br />

meus di<strong>xi</strong>t mihi veracissime » 591 . Mais il explique aussi l’infertilité ambiante par la<br />

pro<strong>xi</strong>mité de la ville mythique de Sodome : «[…] et non est ibi fructus nisi canna mellis,<br />

unde zucarum conficitur. Arbores quidem pulchre sunt ibi de pulcherrimis foliis, sed<br />

fructum non habentes. Quarum sucus adhuc sapit vicia Sodomorum, quia si quis<br />

ramunculum de eis fregerit, manus habebit tota die fetidissimas […]. » 592 Curieus<strong>eme</strong>nt,<br />

alors qu’il s’attache souvent à apporter une explication rationnelle à son propos, il se<br />

retranche derrière cela. Pourtant il apporte des informations précises sur la mer Morte<br />

comme l’emploi de l’asphalte pour les embaum<strong>eme</strong>nts et aussi la récolte du sel.<br />

Continuant dans sa présentation végétale, il s’arrête longu<strong>eme</strong>nt sur les arbrisseaux du<br />

baumier et sur la méthode pour obtenir du « vinaigre ». Mais il s’intéresse tout autant aux<br />

pâturages du Mont Carmel « perutilis pecori et visu delectabilis » 593 .<br />

L’extraordinaire faune séduit et effraie tout à la fois les pèlerins. Si les sangliers ou les ânes<br />

sauvages peuvent déjà avoir été rencontrés, ce sont pour la plupart, des animaux qui ne<br />

peuplent pas les forêts occidentales médiévales. Ainsi les félins tels les panthères ou les lions<br />

sont redoutés pour leur instinct de prédateur tout comme les crocodiles infestant le fleuve vers<br />

Césarée. Thietmar énumère les animaux qui vivent sur les hauteurs du Mont Carmel : «<br />

Leones et leopardi, ursi, cervi, damme, apri silvestres et animal sevissimum, quod incole<br />

appellant lonzam quod eciam formidabile est leoni, papiones, quos appellant canes silvestres,<br />

lupi ad modum vulpium magni et caprioli infiniti, nostris minores, habentes caudas longas,<br />

589 Riccold, op. cit., p. 42.<br />

590 Theodoric, op. cit., p. 144, lignes 57-59.<br />

591 Thietmar, op. cit., chapitre XI, p. 32.<br />

592 Thietmar, op. cit., chapitre XI, p.32.<br />

593 Thietmar, op. cit., chapitre VIII, p. 22.<br />

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