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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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4) Les charmes de l’Orient (environn<strong>eme</strong>nt naturel)<br />

Pour les pèlerins de notre corpus, les charmes de l’Orient sont propr<strong>eme</strong>nt ceux de<br />

l’environn<strong>eme</strong>nt, parce que rien ne laisse deviner dans leur relation écrite qu’ils ont<br />

entretenu des rapports soutenus avec des autochtones. Les quelques références humaines<br />

que nous avons pu mettre à jour dans le corpus concernent souvent des membres de la<br />

communauté chrétienne. En soi, c’est déjà une démarche innovante surtout si l’on<br />

considère que nos pèlerins pensent que la plupart des communautés chrétiennes orientales<br />

sont dans l’erreur. Notre attention a été retenue ici par les aspects prosaïques du pèlerinage,<br />

en dehors de toute considération spirituelle. Nous examinons les merveilles naturelles qui<br />

ont pu attirer l’œil des pèlerins, retenir leur attention ou susciter leur curiosité.<br />

Gravissant et escaladant des pentes montagneuses, traversant des plaines fertiles ou<br />

désertiques, les pèlerins sont amenés à découvrir le panorama qui s’offre à eux. Ils sont la<br />

plupart du temps soufflés par les reliefs, la verdure ou le sable. La construction même de<br />

la place fortifiée de Château-Pèlerin (dernière place des Croisés après la chute d’Acre,<br />

abandonné en 1291) fait l’admiration de Burchard de Mont Sion qui en fait l’éloge à deux<br />

reprises.<br />

Si nous considérons le texte écrit par Riccold de Monte Croce, nous nous apercevons<br />

rapid<strong>eme</strong>nt que l’environn<strong>eme</strong>nt naturel n’a guère retenu son attention. Cependant, une<br />

exception permet de pointer ce qui l’a enchanté. En effet, la longue description consacrée à<br />

la vue panoramique depuis la montagne du Thabor souligne combien la beauté du lieu l’a<br />

interpellé. Il aperçoit d’abord les villes sises au pied de la montagne puis celles plus<br />

lointaines autour de la mer morte et aperçoit même Kerak. Ce paysage est presque un<br />

péché, il est perçu comme une tentation en soi tant il est beau. Un le<strong>xi</strong>que très marqué<br />

idéologiqu<strong>eme</strong>nt témoigne du désarroi momentané du pèlerin face à cette splendeur de la<br />

création, il se sent presque revivre la Tentation. Cependant, l’image du paradis l’emporte et<br />

c’est une raison supplémentaire de considérer la région comme importante, puisque il<br />

conçoit alors ce panorama comme un paradis terrestre. : « […] et vere locus aptus est<br />

temptationi et cupiditati quia, cum in se sit desertus et nihil boni habens, tamen sub eo in<br />

planitie pulcerrima quasi omnia bona sunt : est enim super fluenta Iordanis et planitiem<br />

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