16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

sed solis ascribitur Francis. Unde étiam in detractione nostrae gentis epytaphium illius<br />

famosi Wiggeri per multa forcia facta approbati, quia non poterant eum denegare esse<br />

Alemannum, deleverunt et cuiusdam militis de Francia superposuerunt, sicut adhuc a<br />

presentibus videri potest. » 568 Ses propos insinuent que des détracteurs ont changé<br />

l’épitaphe initiale, située entre l’église principale et la chapelle de Saint-Jean Baptiste à<br />

Jérusalem, au profit d’un combattant franc 569 . L’affaire est grave. Il conclut en regrettant<br />

l’éviction des Allemands car il est intim<strong>eme</strong>nt convaincu que le royaume de la Terre Sainte<br />

pourrait s’étendre du Nil à Damas s’ils avaient pu apporter leur contribution pleinière. Par<br />

ailleurs, une rumeur de culpabilité et de perfidie circule à l’encontre des Francs qui non<br />

contents de voler la victoire aux Allemands se seraient aussi emparés d’une quasi-relique :<br />

« Ante Tyrum lapis ille marmoreus haut modicus, super quem sedit Iesus, illesus a tempore<br />

Christi usque ad expulsionem gentium ab urbe, sed postinde fractus a Francis et<br />

Veneticis » 570 . La rumeur est égal<strong>eme</strong>nt véhiculée par le chanoine Rorgo Fretel.<br />

Prenant parti, Jean de Würzbourg confronte les institutions créées pour aider les pèlerins et<br />

les pauvres ; s’il ne tarit pas d’éloge pour les entreprises des Hospitaliers, notamment ceux<br />

de l’ordre Teutonique, il déprécie les Templiers dès les premières paroles. Il effectue une<br />

longue description des qualités des Hospitaliers, souligne les dons et les aumônes<br />

larg<strong>eme</strong>nt distribués : « In quo per diversas mansiones ma<strong>xi</strong>ma multitudo infirmorum tam<br />

mulierum quam virorum colligitur, fovetur et ma<strong>xi</strong>ma expensa cotidie reficitur, quorum<br />

summam tunc temporis cum essem presens ab ipsis servitoribus hoc referentibus ad duo<br />

milia languentium fuisse cognovi, ex quibus aliquando infra noctem et diem plusquam<br />

quinquaginta mortui exportantur, iterum atque iterum pluribus de novo accedentibus.<br />

Quid plura ? Eadem domus tot homines tam extra quam intus suis sustentat vistualibus,<br />

preter infinitam elemosinam quae cotidie datur pauperibus hostiatim panem querentibus et<br />

extra manentibus, quod certe summa sumptuum nequaquam. Potest deprehendi etiam ab<br />

ejus domus procuratioribus et dispensatioribus. » 571 La connotation positive se dégage à<br />

travers des termes de quantité tels « diversas », « multitudo », « ma<strong>xi</strong>ma », « duo milia »<br />

ou encore « infinitam ». Il ne nie pas les réalités de l’accueil, la foule, la présence<br />

d’hommes comme de femmes, ou les nombreux corps sans vie déposés dans le champ<br />

d’Aceldamac. La répétition du terme « cotidie » souligne le travail incessant de<br />

568 Jean de Würzbourg, op. cit., p. 124-125, lignes 1122-1167.<br />

569 Cf supra mention de l’épitaphe et des paroles transformées, p. 23 note 22.<br />

570 Jean de Würzbourg, op. cit., p. 102 lignes 574-577.<br />

571 Jean de Würzbourg, op. cit., p. 130 lignes 1281-1298.<br />

217

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!