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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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ouvroit son sac, nous nous bouchions, que nous ne poions durer pour la puneisie qui issoit<br />

du sac. » 567<br />

Cette approche de l’Autre ne se construit pas sur le mode de l’opposition d’avec les<br />

chrétiens. Une double représentation se fait jour, oscillant entre une image favorable et une<br />

image inquiétante, cependant, à la différence des Bédouins, il n’y a pas de rejet manifeste,<br />

car ils d<strong>eme</strong>urent des êtres insaisissables.<br />

216<br />

f) La population locale : les Francs et les<br />

Allemands<br />

Nous allons examiner les commentaires de pèlerins allemands du milieu du XII ème siècle<br />

pour envisager ce qui est dit de la population locale. Nous nous intéressons aux<br />

occidentaux installés en Terre Sainte depuis la première croisade. Le choix du corpus est<br />

plutôt restreint car les autres pèlerins d<strong>eme</strong>urent silencieux à propos de leur entourage,<br />

sans doute parce qu’il appartient à leur sphère de connaissance et peut-être aussi parce<br />

qu’ils n’estiment pas important de rapporter ce qui a tendance à être familier.<br />

Nous avons choisi d’analyser deux récits. En effet, les pèlerinages ont été réalisés<br />

quasiment en même temps, par des hommes d’Eglise, d’origine allemande. De la sorte, les<br />

circonstances historiques et culturelles sont pour ainsi dire les mêmes. Et pourtant l’un va<br />

sortir de sa réserve et de son cadre religieux pour fustiger violemment les Francs alors que<br />

l’autre va à peine en prendre ombrage.<br />

Ce qui frappe dans le récit de Jean de Würzbourg, c’est l’expression de sa colère sur une<br />

question relativ<strong>eme</strong>nt contemporaine, alors que l’ensemble de son récit de pèlerinage se<br />

consacre à la prière et aux lieux saints. Il est attaché à sa patrie d’origine et a le sentiment<br />

qu’elle a été lésée au profit des Francs. Aussi, il sort du cadre du pèlerinage et déverse son<br />

fiel sur les Francs et toutes les infrastructures réalisées par ces derniers. Il n’hésite pas à se<br />

lancer dans une violente diatribe contre ceux-là. Il souhaite que soit réparée l’injustice<br />

commise envers les allemands, trop peu r<strong>eme</strong>rciés pour leur participation à la libération de<br />

Jérusalem : « In tercia die anniversarium ducis felicis memoriae et egregii Gotefridi, illius<br />

sanctae expeditionis XX XX, stirpe Alemannorum oriundi, tota civitas solemniter observat<br />

cum larga elemosinarum in maiori aecclesia distributione ex sui ipsius adhuc viventis<br />

dispositione. Verum tamen, quamvis sic ibidem quasi de suo honoretur, tamen expugnatio<br />

civitatis non ei cum Alemannis, non minime in ea expeditione laborantibus et exercitatis,<br />

567 Joinville, op. cit., §489.

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