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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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eprises dans des maisons d’hôtes aux frais du sultan. C’est un tableau en demi-teinte qui<br />

est ainsi dressé par le pèlerin du XII ème siècle.<br />

Il fait preuve d’une grande curiosité et de beaucoup d’attention lorsqu’il observe les<br />

pratiques cultuelles des musulmans. Notamment pour ce qui est des ablutions, il note<br />

d’abord les gestes pratiqués : « Incipientes a capite, faciem lavant, deinde brachia, manus,<br />

crura, pedes, pudibunda et anum » 523 mais les commentaires qui suivent montrent peut-<br />

être les limites de sa connaissance du rite, dans l’ancienne bâtisse dédiée à Saint Paul et<br />

convertie en mosquée : « […]in qua habent piscinam, ut, si quis peccaverit, abluatur. Et<br />

ita reconciliatur Deo, et in quo membro peccavit, in eo abluitur. Et hec est eorum<br />

confessio. » 524 . Il tend l’oreille à leur liturgie, en spécifiant que les prières s’effectuent à<br />

voix haute et sont prononcées quatre fois dans la journée et une fois la nuit. Il ajoute que<br />

des hommes appellent à la prière au lieu de cloches 525 . Nous constatons qu’il cherche à<br />

rapprocher ce qu’il voit de son propre système de référence. Enfin, il décrit la façon dont<br />

se déroule la prière en remarquant d’abord l’accessoire indispensable à la réalisation de<br />

celle-ci : le tapis carré « quos semper sub cingulo suo secum portant » 526 » puis il ne<br />

manque pas d’observer la direction qu’ils suivent pour l’orientation de leur tapis : « Versus<br />

meridiem orant. Tundunt pectora sua, et in pupplico et altis vocibus.» 527 En outre, il prête<br />

attention au rite funéraire, retenant que les morts sont enterrés, que la mise au tombeau est<br />

accompagnée de chants et que le corps a la particularité d’être tourné vers La Mecque. Là<br />

encore, la description se fait en comparaison avec le rite chrétien. Il y a de nombreuses<br />

similitudes, jusqu’au jeûne. Mais le pèlerin a une connaissance très limitée du<br />

« ramadam » et dénuée de toute compréhension du culte : «Temporibus ieiuniorum<br />

ieiunant usque ad crepusculum, et extunc tota nocte vel quocienscumque possunt<br />

comedunt.» 528 Bien que dès le départ, la partialité soit marquée, puisque en guise<br />

d’introduction il stipule : « In Damascos fui per sex dies, et quedam intelle<strong>xi</strong> de lege et vita<br />

Sarracenorum. Vita eorum est inmunda et lex corrupta » 529 , un regard sinon positif du<br />

moins intéressé semble porté sur leur pratique. Cela ne signifie pas que le chrétien soit<br />

favorable à l’Islam, toutefois, cela permet de tendre vers une reconnaissance de l’Autre en<br />

tant qu’être humain suivant une structure de vie précise. D’ailleurs, il revient sur la<br />

523<br />

Thietmar, op. cit., chapitre III, p. 12.<br />

524<br />

Thietmar, op. cit., p. 11 et 12.<br />

525<br />

« Loco campanarum precone utuntur, ad cuius vocationem solent sollempniter ad ecclesiam convenire » p12<br />

526<br />

Thietmar , op. cit., p. 12.<br />

527<br />

Thietmar , op. cit., p. 12.<br />

528<br />

Thietmar, op. cit., p. 11.<br />

529<br />

Thietmar, op. cit , p. 11.<br />

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