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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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autour, en terme de bâtisses comme en terme d’individus : « Sicsic describendo<br />

venerabilia loca in sancta civitate Iherusalem incipiendo ab aecclesia Sancti Sepulcri<br />

circumeundo per Portam David usque ad eandem reversi sumus, plures omittendo capellas<br />

et inferiores aecclesias, quas habent ibi diversarum nationum et linguarum homines 522 ».<br />

Par conséquent, nous avons tenté de mettre à jour ceux qui avaient été simpl<strong>eme</strong>nt<br />

mentionnés sinon passés sous silence.<br />

a) Les Sarrasins ou musulmans<br />

Les Occidentaux ont quelques connaissances sur le monde musulman, cependant elles sont<br />

souvent déformées par les légendes et par les préjugés. Saewulf, Daniel de Tchernikov,<br />

Jean de Joinville, Thietmar et Riccold de Monte Croce font une large part aux Sarrasins<br />

dans leur récit de pèlerinage. A cette époque encore, les termes renvoient au même<br />

référent. Le premier les méprise et les appréhende comme de véritables ennemis dont il<br />

faut se préserver. Il les considére comme des voleurs de grand chemin et chacune de ses<br />

mentions est connotée négativ<strong>eme</strong>nt. Bien que partageant global<strong>eme</strong>nt son point de vue, le<br />

russe Daniel marque davantage de nuances, notamment lorsqu’il est logé dans un village<br />

où cohabitent chrétiens et musulmans près du val de Mambré et que des Sarrasins<br />

l’escortent jusqu’à Bethléem. Là où Saewulf parle de Sarrasins, Daniel se contente de<br />

« brigands », laissant une plus large possiblité d’identification.<br />

Le contexte historique, les relations conflictuelles ou pacifiques sont pour une grande part<br />

dans le jug<strong>eme</strong>nt qui est porté sur ces hommes. Le troisième voyageur est un soldat de<br />

Dieu, le quatrième un ecclésiastique. Tous deux vont davantage s’attacher aux mœurs des<br />

Sarrasins alors que le dernier, homme d’Eglise égal<strong>eme</strong>nt, a une réelle connaissance de la<br />

langue et de la culture des Sarrasins et s’intéresse surtout à l’aspect religieux, à l’Islam.<br />

Le frère Thietmar fait de nombreuses observations sur les habitants rencontrés dans les<br />

diverses régions du Proche-Orient. Il porte un regard a priori neutre. Nous pouvons déjà<br />

constater qu’il n’y a pas de diabolisation de l’autre, en effet, les rapports entre les deux<br />

cultures ont évolué et certains musulmans sont même devenus des alliés. Les rapports sont<br />

toutefois mitigés, l’Allemand n’apprécie pas les manières de l’administration à Damas ni<br />

l’embuscade qui lui est tendue près de Bethléem, et pour cause ! Par ailleurs, cela ne<br />

l’empêche pas de converser avec des Sarrasins, il est même très bien accueilli à deux<br />

522 Jean de Würzbourg, op. cit. p.127, lignes 1440-1444.<br />

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