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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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Thietmar. Le premier se lamente sur l’église réduite en étable à Magdala, village de Marie<br />

Madeleine 505 et sur la destruction de l’église de Nazareth 506 ou sur celles du Mont<br />

Thabor 507 , le second évoque la disparition de l’édifice qui commémore l’épisode de la<br />

marche sur l’eau au lac de Tibériade, à la Table : « Super quem locum capella aedificat<br />

fuit, sed a Sarracenis destructa. » 508 . Au Mont Thabor il rapporte que l’église a été<br />

récemment (vers 1212) transformée et fortifiée : « In cujus vertice est constructa ecclesia,<br />

ubi erat honesta abbatia nigri ordinis. Quem modo Sarraceni habent occupatum et valde<br />

munitum muro, turribus e<strong>xi</strong>stentibus in muro.» 509 . Par ailleurs, durant son arrêt de six jours<br />

à Damas, il constate que le monastère dédié à Saint-Paul a été converti en mosquée.<br />

Cependant Thietmar est beaucoup plus positif dans son interprétation des faits, il ne peut<br />

nier les destructions ou les transformations mais reste confiant au regard des grandeurs<br />

accomplies par Dieu.<br />

Les diverses marques de destruction auxquelles les voyageurs sont confrontées<br />

font ressortir la réalité sous-jacente : ils ne sont plus en territoire conquis et doivent se<br />

préparer à souffrir à leur tour. Les atteintes corporelles sont rares, on en veut surtout à leur<br />

bourse mais ces incidents peuvent se transformer en blessures spirituelles ou mentales.<br />

Ainsi, les désagréments personnels subis leur rappellent constamment cette domination. La<br />

traversée de certaines régions ne se fait pas sans heurts ou bousculades, c’est déjà en soi<br />

une pénitence.<br />

Seule la ville de Bethléem semble épargnée, selon Thietmar, qui constate : «[…] et adhuc<br />

est integra, nec a Sarracenis destructa. » 510 D’ailleurs c’est là que les Byzantins vont<br />

entreprendre de nombreux travaux de restauration et d’embellis<strong>eme</strong>nt. De façon plus<br />

générale, il faut constater que les pèlerins focalisent leur attention sur des constructions ou<br />

des emplac<strong>eme</strong>nts recensés comme emblématiques de la chrétienté, ils évoluent aussi dans<br />

des espaces préservés et ne traversent pas que des champs de ruines.<br />

505<br />

Riccold, op. cit., « ecclesiam pulcram non destructam sed stabulatam », p. 42.<br />

506<br />

La basilique des croisés a été rasée par Baïbars en 1263 mais la « chambre de l’annonciation » est restée<br />

intacte. Nous pouvons cependant ajouter que la situation était inverse au XII ème alors que les chrétiens tenaient<br />

certaines régions. Ibn Jubayr témoigne ainsi de la présence chrétienne à Saint-Jean d’Acre où les «mosquées ont<br />

été transformées en église et leurs minarets en clochers. »<br />

507<br />

Elles ont été rasées par Baïbars mais n’étaient déjà que des vestiges comme le souligne Burchard de Mont<br />

Sion notant les ruines de trois tabernacles et d’édifices monastiques. (VI,9). Les trois églises symbolisent les<br />

trois tentes (Jésus, Elie, Moïse) Saint Luc 9-23.<br />

508<br />

Thietmar, op. cit. chapitre I, p. 5.<br />

509<br />

Thietmar, op. cit. chapitre I, p. 4.<br />

510<br />

Thietmar, op. cit., chapitre X, p. 28.<br />

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