16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

jusqu’au désert du Sinaï mais entre-temps, il se rend en Judée, visite Jérusalem et ses<br />

alentours, se rend à Sainte-Catherine dans le Sinaï et enfin remonte à Saint-Jean d’Acre 488 .<br />

Ce parcours est sensibl<strong>eme</strong>nt le même que ceux mentionnés par les itinéraires édités par<br />

MM.Micheland et Raynaud. La récurrence d’un trajet identique dans de nombreux récits<br />

nous permet d’en afficher le caractère généraliste. Ainsi, dans Les saints pélerinages que<br />

l’on doit requerre en la Terre sainte, cela s’organise autour de plusieurs pôles de<br />

pèlerinages partant de Saint-Jean d’Acre tout comme dans les récits précédents. Une<br />

première boucle se noue entre le port et Nazareth puis de Cana à Saint George via Saphet.<br />

Une deu<strong>xi</strong>ème boucle repose sur le trajet jusqu’à Jérusalem, mais la possibilité de<br />

poursuivre jusqu’à la ville sainte n’est pas exclue comme le souligne la phrase<br />

introductrice au chapitre VI : « Qui veut aller en Jhérusalem, si puet aller de ci en là, et qui<br />

ne veut, si reviegne en Acre […] » 489 . Vingt ans plus tard environ le texte intitulé<br />

Pèlerinages et pardons d’Acre relate des itinéraires identiques : l’un s’organise autour du<br />

port, l’autre repose sur la ville de Jérusalem et ses environs en remontant à l’est vers le lac<br />

Tibériade, le troisième file vers le nord en passant par Sidon et Beyrouth. Tous ont le<br />

même point d’origine et d’aboutiss<strong>eme</strong>nt : Saint-Jean d’Acre 490 . En effet, tous représentent<br />

une voie à suivre à une époque donnée, en somme, une photographie d’un état des lieux.<br />

Enfin, les contingences militaires amènent les fidèles à retarder leur périple<br />

jusqu’à la ville sainte. C’est notamment le cas après 1187, puisque Jérusalem est aux mains<br />

des Musulmans. Par conséquent, nombre de monastères quittent les villes désormais sous<br />

domination Sarrasine et vont s’installer à Saint-Jean d’Acre, entre autres, dans l’attente de<br />

meilleures conditions pour regagner la Judée. Ainsi ils s’établissent complèt<strong>eme</strong>nt et la<br />

ville continue à recevoir autant de pèlerins.<br />

Ces derniers vont effectuer de menus déplac<strong>eme</strong>nts dans et autour de la cité afin de se<br />

rendre sur des lieux remarquables de prière. Cette halte souvent indésirée par temps de<br />

conflit permet la création d’une vie spirituelle très intense à travers les églises de la ville.<br />

Des stations sont créées afin de pallier les problèmes de voyage à Jérusalem et tout un<br />

itinéraire spirituel est mis en place avec les pardons d’Acre. Près de quarante lieux sont<br />

mentionnés dans le texte édité par MM. Michelant et Raynaud, daté de 1280, à ceux-là<br />

488<br />

Thietmar, op.cit., « Arrepto itaque itinere Dei gracia et vita comite Accon incolumis sum regressus » Chapitre<br />

XXVII, p. 51.<br />

489<br />

Félix Fabri, op. cit., chapitre VI, p. 104.<br />

490<br />

Daniel, le moine russe, visite d’abord Jérusalem, puis après s’être rendu au Jourdain, remonte vers le lac de<br />

Tibériade et se dirige vers la côte ouest visitant Nazareth puis Saint-Jean d’Acre. Il fait remarquer que la route de<br />

Cana est très fréquentée et se joint avec plaisir et soulag<strong>eme</strong>nt à la grande assemblée. Ensuite, il redescend vers<br />

Jérusalem.<br />

195

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!