16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

jusqu’au Mont Sinaï au Sud. Au sens biblique, l’expression « terre de promission » ne<br />

s’applique qu’aux terrains compris entre Dan et Bersabée, par conséquent cela ne couvre<br />

pas la totalité du Royaume 471 de Jérusalem 472 . Cette définition géographique de la terre<br />

promise est reprise par Guillaume de Boldensele qui y ajoute une évaluation sommaire des<br />

distances : « […] de Dan à Bersabée, de l’extrémité nord à l’extrémité sud, a soixante<br />

milles de long ; en largeur, de l’ouest à l’est, de Jéricho à Jaffa sur la mer, elle a un plus de<br />

quarante milles 473 . »<br />

Cependant la partie côtière considérée comme le pays des Philistins n’est pas incluse dans<br />

cet espace. Pourtant le comté de Tripoli, la principauté d’Antioche et le comté d’Edesse<br />

forment un tout uni. Jean Richard 474 note à ce propos que les villes d’Antioche et de<br />

Tripoli sont perçues comme les protectrices de la route qui mène à Jérusalem et forment un<br />

barrage contre les dangers venant du Nord et de l’Est du croissant fertile. Ainsi, nous<br />

pouvons constater que les frontières sont mouvantes et dépendent en partie, sans doute, de<br />

la situation politique contemporaine plus que des traditions vétéro-testamentaires. Au XI ème<br />

siècle par exemple, la restriction est ma<strong>xi</strong>male car seule la portion comprise entre Ramleh<br />

et Jérusalem est considérée comme la Terre Sainte. Au XII ème siècle, les frontières<br />

s’élargissent après la création des Etats Latins d’ Orient 475 . Pourtant Rorgo Fretellus rédige<br />

sa topographie des lieux saints en allant d’Antioche à la Mer Rouge.<br />

Jean Richard explique très clair<strong>eme</strong>nt que l’arrière croisade du début du XII ème siècle se<br />

traduit par l’apparition de dominations Franques. En quelques années, elles deviennent les<br />

Etats Latins d’Orient. Ainsi, très rapid<strong>eme</strong>nt beaucoup de pèlerins et de seigneurs<br />

cherchent à s’établir sur les lieux foulés par le Christ, ils vont beaucoup plus loin dans leur<br />

démarche de croisés car de la sorte, ils consacrent leur vie au service du Saint Sépulcre.<br />

L’historien explique qu’un château ou une forteresse constitue le centre d’un territoire qui<br />

assure son ravitaill<strong>eme</strong>nt et lui fournit des redevances dont il tire une ressource financière.<br />

Ensuite, de nombreuses congrégations s’installent en fonction des sites. Il y voit là<br />

l’antichambre de Jérusalem. En effet, Antioche bien qu’éloignée géographiqu<strong>eme</strong>nt<br />

comporte une charge idéologique importante puisque c’est là qu’apparaît pour la première<br />

fois le nom de « chrétien », de même Edesse est la première ville dans laquelle un roi s’est<br />

471<br />

Se reporter à l’annexe n°5.<br />

472<br />

Cf. l’annexe n°4.<br />

473<br />

Guillaume de Boldensele, op. .cit., p. 1026.<br />

474<br />

Richard, Jean, Histoire des Croisades, op. cit. p.99-100.<br />

475<br />

Rorgo Fretel pourrait s’inscrire dans cette mouvance, dans son traité de topographie sacrée, il parcourt la<br />

région d’Antioche à la Mer Rouge.<br />

188

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!