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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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De la même façon, l’hygoumène Daniel, raconte sa rencontre avec un guide qu’il juge<br />

sensationnel, un sage vieillard vivant en Galilée depuis trente ans, dont vingt années<br />

passées dans le Maura de Saint-Saba. Il va ainsi séjourner dix jours en sa compagnie afin<br />

de tout voir dans les moindres détails. Il est égal<strong>eme</strong>nt accompagné de Sarrasins dont il<br />

apprécie l’aide : alors qu’il souhaite se rendre seul et à pied au Mont Liban, ses guides lui<br />

déconseillent fort<strong>eme</strong>nt de s’aventurer sur ces chemins. Ils le mettent en garde sur les<br />

difficultés à venir après s’être informés auprès des habitants chrétiens 441 . A plusieurs<br />

reprises, il mentionne des rencontres fortuites, soit avec des soldats de Baudouin qui vont<br />

l’escorter jusqu’à Jérusalem et lui permettre de visiter en toute sérénité les lieux lors de son<br />

trajet, et lui porter aide et secours lors des passages escarpés (dont seule Sainte Hélène<br />

serait venue à bout 442 ) ; soit avec des pèlerins déjà regroupés, comme ceux d’Hébron<br />

auxquels il va se joindre pour rentrer à Jérusalem 443 . Il rapporte aussi qu’après avoir été<br />

hébergé par des chrétiens sur cette même route, il est accompagné par des Sarrasins<br />

jusqu’à Bethléem pour être protégé des brigands.<br />

A travers les divers témoignages, nous constatons que les échanges sont relativ<strong>eme</strong>nt<br />

fluides et que la barrière linguistique ne semble pas poser un problème majeur aux<br />

pèlerins, ils en font très peu mention du reste.<br />

En revanche, les accompagnateurs sont bien présents. Qu’ils servent de simple guide ou de<br />

qu’ils soient d’une aide précieuse pour la gestion du quotidien. Le sénéchal mentionne la<br />

présence d’interprètes ou drogmans 444 . Leur rôle sera accru quand les territoires francs<br />

auront disparu, au point de devenir une véritable institution 445 . En 1330, un dictionnaire<br />

trilingue latin, turc, persan voit le jour. Ce Codes cumanicus va connaître un succès<br />

considérable. Par ailleurs, des interprètes francs guident égal<strong>eme</strong>nt les Orientaux, comme<br />

le rapporte le sénéchal Joinville. Un groupe d’Arméniens demande à voir saint Louis 446 ,<br />

441<br />

Daniel, op. cit., § 77 et § 87.<br />

442<br />

Daniel, op. cit., § 71.<br />

443<br />

Daniel, op. cit., § 56.<br />

444<br />

Joinville, op. cit. §351 « Il avoit gens illec qui savoient le sarrazinnois et le françois, que l’en appele<br />

drug<strong>eme</strong>ns, qui enromançoient le sarrazinnois au conte Perron.»<br />

445 ème<br />

Faucon J-C, op. cit., rappelle qu’il e<strong>xi</strong>ste une hiérachie dans les truch<strong>eme</strong>nts, au XV siècle, il sont<br />

omniprésents dans les récits de voyage où il est fait mention du « grand truch<strong>eme</strong>nt ». Ce dernier jouit du<br />

monopole d’une charge achetée très chère au sultan lui permettant d’accueillir et d’accompagner des étrangers<br />

dans tous leurs déplac<strong>eme</strong>nts. Ils semblent même connaître la langue et les mœurs des chrétiens. Il exercerait<br />

aussi une fonction juridique semblable aux cattaveri vénitiens, aidant aux formalités de débarqu<strong>eme</strong>nt.<br />

446<br />

Joinville, op. cit. § 565, « A un latimier qui savait leur language et le nostre il me firent prier que je leur<br />

moustrasse le saint roy. ».<br />

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