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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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ang<strong>eme</strong>nt des effets personnels du capitaine et des invités privilégiés. C’est aussi l’endroit<br />

où les matelots font un petit somme entre deux manœuvres pendant leur quart d’où son<br />

nom de pizolo. Le pont, du mât de misaine à la proue repose sur un long couloir dont les<br />

planches ont été étanchéifiées par du goudron.<br />

La partie médiane, appelée aussi puppa contient les tables disposées pour le repas, les<br />

matelas des voyageurs, un petit autel pour une messe sèche (sans Eucharistie), et au<br />

plafond souvent des armes défensives. C’est au milieu de tout cela que sont logés les<br />

pèlerins, dans une atmosphère souvent lourde, sans air et favorable à la prolifération de la<br />

vermine.<br />

Enfin, la partie supérieure, castello ou paradis comprend la boussole, le<br />

gouvernail, recouvert d’une toile imperméable, la cuisine, les aliments et en annexe le parc<br />

abritant des animaux vivants destinés à être cuisinés.<br />

Ces deux grands types de bâtiments ne seront « repensés » qu’à la suite de la crise du<br />

fret qui intervient à la fin des croisades (1270). En effet, une réfle<strong>xi</strong>on sur la productivité des<br />

transports par mer tend à émerger. Elle se traduit par d’importantes transformations<br />

techniques (qui perdureront jusqu’à l’avèn<strong>eme</strong>nt de la machine à vapeur). Cette révolution<br />

nautique médiévale, comme l’a nommée F. C. Lane 360 , se traduit par des innovations<br />

flagrantes dans les navires ronds. Les nefs sont remplacées par des « coques » au gré<strong>eme</strong>nt<br />

carré et au gouvernail d’étambot. C’est en 1286 que les premières innovations apparaissent à<br />

Gênes avec les trois couvertes alors qu’elles n’arrivent que plus tardiv<strong>eme</strong>nt à Venise et<br />

concerne les vaisseaux longs (1312).<br />

Les navires ronds sont davantage réservés aux pèlerins jusqu’au XIII ème siècle,<br />

toutefois, la capacité d’accueil des passagers d<strong>eme</strong>ure imprécise. Alors qu’en 1248,<br />

« l’oliva », un navire génois proposait mille cent places de passagers lors d’un voyage vers la<br />

Syrie 361 , le Paradisus Magnus, construit pour la croisade de Saint-Louis cette même année,<br />

pouvait transporter cent personnes et deux cents tonnes de marchandises en 1280. Pourtant il<br />

est réputé comme l’un des plus gros bâtiments du moment. Par ailleurs, l’analyse de la liste<br />

des passagers du Saint-Victor 362 en 1250 recense quatre cent cinquante trois noms. Devant de<br />

360<br />

Lane, F.C., “Progrès technologiques et productivité dans les transports maritimes de la fin du Moyen Age au<br />

début des Temps modernes », Revue Historique, tome 510, 1976, p. 277-302.<br />

361<br />

Byrne, E., H., Genoese shipping in the twelfth and thirteenth centuries, Cambridge, 1930, p. 10.<br />

362<br />

Kédar, B., Z., op. cit. p. 269.<br />

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