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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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est fait mention des bateaux sans trop de détails. Aucune différence ne semble être faite<br />

entre les différents types d’embarcations, galée, galère, nave... Les pèlerins déjà peu<br />

ouverts aux contingences matérielles, ne sont pas plus curieux de leur mode de transport.<br />

En outre, ils ne sont pas forcément aguerris dans l'art naval, (de par leur origine<br />

géographique et leur fonction sociale) aussi, leur choix semble-t-il s’orienter en fonction<br />

du tarif et de la disponibilité.<br />

Saewulf (le loup de mer) semble identifier 348 trois types d’embarcation qui se brisent<br />

durant un violent orage à Jaffa : « dromundi », « gulafri », « catti ». Le premier, à l’origine<br />

doté d’un banc de rameurs, comporte plusieurs postes de rames. Le terme est utilisé de<br />

façon générique. Le deu<strong>xi</strong>ème navire semble une embarcation de type commercial avec<br />

beaucoup de place pour la marchandise. Le troisième type d’embarcation est une galée. Il<br />

faut noter que Saewulf est le seul pèlerin du début du siècle à s’intéresser à son mode de<br />

transport.<br />

Jean de Joinville, plus tard, découvre l’univers maritime. Il n’en connaît pas tous les<br />

termes : le substantif « nef » est beaucoup employé, mais il s’efforce de décrire ce qui<br />

l’entoure. Il s’intéresse ainsi à l’embarqu<strong>eme</strong>nt avec le fret des chevaux et la cérémonie<br />

religieuse liée au départ : « A celle journee que nous entrames en nos nez fist l’en ouvrir la<br />

porte de la nef et mist l’en touz nos chevaus ens que nous devions mener outre mer, et puis<br />

reclost l’en la porte et l’enboucha l’en bien aussi comme l’en naye un tonnel, pour ce que<br />

quant la nef est en la grant mer toute la porte est en l’yaue », aux manœuvres, aux<br />

déplac<strong>eme</strong>nts 349 . Il en va ainsi du départ de la flotte royale : « Le samedi fist le roy voille<br />

et touz les autres vessiaus aussi, qui moult fu belle chose a veoir, car il sembloit que toute<br />

la mer tant comme l’en pooit veoir a l’ueil feust couverte de touailles des voilles des<br />

vessiaus 350 […] ». Portant son regard sur les décorations du navire du comte de Jaffa, il<br />

rapporte : « Ce fu celi qui plus nobl<strong>eme</strong>nt ariva, car sa galie ariva toute peinte dedens mer<br />

et dehors a escussiaus de ses armes, les queles armes sont d’or a une croiz de gueules<br />

patee. Il avoit bien .CCC. nageurs en sa galie, et a chacun de ses nageurs avoit une targe de<br />

ses armes, et a chascune targe avoit un pennoncel de ses armes batu a or 351 ». Mais ce<br />

voyageur conserve un statut particulier puisque il part en croisade, son regard n’est pas<br />

exact<strong>eme</strong>nt le même que les pèlerins du corpus. Ludolph de Sudheim expose quant à lui<br />

les deux embarcations possibles et les spécificités de chacune d’entre elles : « Si on prend<br />

348 Saewulf, op. cit. Introduction de J. Pryor, p. 48-51.<br />

349 Joinville, op. cit., §125 et aussi §154-157, 162, 619.<br />

350 Joinville, op. cit., §146.<br />

351 Joinville, op.cit., §158.<br />

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