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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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Giblet, Beyrouth, Sidon, Tyr. Ainsi, la ville de Tyr semble-t-elle construite selon le même<br />

plan que celle de Tripoli mais elle est plus étendue et plus belle à ses yeux ; le port<br />

ressemble à celui de Beyrouth. Arrivé à Saint-Jean d’Acre, il remarque que la ville est très<br />

peuplée et que tous les pèlerins, qu’ils viennent de terre ou de mer, s’y retrouvent.<br />

Nous avons déjà mentionné le parcours terrestre de Daniel, quand à la suite, il prend la mer<br />

à partir d’Odessa puis emprunte la même route que Saewulf dès qu’il parvient à<br />

Constantinople, à une variante près qu’il s’arrête sur chacun des tombeaux des martyrs<br />

Grecs. Dès le deu<strong>xi</strong>ème paragraphe de son récit de voyage, il expose le chemin à suivre<br />

pour se rendre à Jérusalem depuis Constantinople. En prenant soin d’indiquer les distances<br />

avec une unité de mesure qui lui est propre : « versta », il énumère les lieux parcourus :<br />

Gallipoli, Abydos, Krit tenedos, Mytilène, les îles de Chios, Ephèse, Samos, Patmos…Ces<br />

group<strong>eme</strong>nts d’îles se situent à faible distance les uns des autres. Ensuite, il fait cap vers<br />

Rhodes, Makri patara, Myra, la Chélidoine, Chypre où il rapporte la traditionnelle<br />

cueillette de l’encens en été, puis débarque à Jaffa.<br />

Malgré tout, fin XIII ème , deux grandes cités portuaires prennent place. « La carte<br />

économique de l’Italie est bien simplifiée par la croissance des quatre cités géantes qui ont<br />

fait le vide autour d’elles : deux ports : Venise sur l’Adriatique, Gênes sur la Tyrrhénienne<br />

[…] Ce sont les villes aux monnaies d’or ; encore deux seul<strong>eme</strong>nt de celles-ci, le ducat et<br />

le florin, sont-elles destinées à subsister. » 333<br />

L’embarqu<strong>eme</strong>nt à Venise devient quasi systématique dès le XIV ème siècle. « Venise, en effet,<br />

est un étape obligée pour ceux qui vont à la rencontre de la vie du Christ, s’embarquant pour<br />

une longue et souvent difficile traversée en direction de la Terre Sainte 334 ». Pourtant, le port<br />

suscite quelque attrait au XIII ème siècle, cependant, ce ne sont que des remarques fugaces qui<br />

en témoignent. Pour Madame Elisabeth Crouzet-Pavan, les pèlerins se trouvent « confrontés<br />

à un espace nouveau, aux prises avec une attente parfois longue : or certains se taisent ». 335 Et<br />

cela est manifeste au XIII ème siècle. Elle suppose qu’ils « perpétuent cette tradition pour<br />

réserver au but du voyage l’expression de l’unique émotion. Le récit gomme jusqu’aux Lieux<br />

Saints, la description. Il tronque, il sacrifie tout ce qui lui semble, avant la vision de<br />

333<br />

Renouard, Y., op. cit., Apogée et invention, p. 114.<br />

334<br />

Crouzet Pavan, E.,op.cit., chapitre 9 : « Tableaux de Venise : une cité sous les regards des pèlerins», p. 256.<br />

335<br />

Crouzet Pavan, E.,op. cit., p. 260.<br />

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