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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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voyageurs du XII ème siècle arrivaient à Antioche, capitale d'un duché chrétien. Ils n'avaient<br />

plus qu'à gagner Jérusalem.<br />

Un autre chroniqueur, Hugues de Flavigny, rapporte des évén<strong>eme</strong>nts plus heureux, comme<br />

l’accueil chaleureux du roi Etienne à une assemblée d’environ sept cents pèlerins<br />

comprenant notamment Guillaume II Taillefer, comte d’Angoulème, Eudes de Bourges<br />

sire de Déols, Richard, Abbé de Saint-Vanne de Verdun et Gervin son compagnon d’étape,<br />

futur abbé de Saint Riquier. Ces pèlerins, partis de Verdun à l’automne 1026, traversent la<br />

Bavière et la Hongrie à la mi-octobre et sont ralentis dans leur voyage, non par l’hostilité<br />

des populations rencontrées, mais par l’hospitalité royale, (ils séjournent longu<strong>eme</strong>nt à la<br />

cour du roi Etienne) et par les difficultés climatiques d’un chemin<strong>eme</strong>nt hivernal. Leur<br />

trajet est cependant assombri par les funérailles de Richard, abbé de Saint Cybard<br />

d’Angoulême, qui est enseveli lors du voyage dans la ville de Selembria en Propontide, (la<br />

veille de l’Epiphanie). Gagnant ensuite Constantinople puis Antioche, ils arrivent en mars<br />

à Jérusalem pour le dimanche des Rameaux.<br />

En revanche, le trajet du retour de l’abbé de Saint-Vanne de Verdun, après les fêtes<br />

pascales, est perturbé. En effet, il voyage avec un moine grec, Siméon, qu’il a rencontré<br />

précédemment à Antioche et alors qu’il arrive à Belgrade « quae est in confinis<br />

Bulgariorum atque Ungariorum » en sa compagnie, il se voit refuser l’accès de la ville car<br />

le moine n’a pas l’autorisation de traverser le pays. Ainsi, les deux hommes quittent<br />

l’assemblée des pèlerins et voyagent par mer. Ils vont ensemble à Rome puis rentrent en<br />

France au mois d’octobre alors que les voyageurs ayant traversé la Bulgarie et la Hongrie<br />

sont de retour la troisième semaine de juin.<br />

Mais cet accueil quasi fraternel ne semble pas être partagé par l’évêque de Bamberg,<br />

quelques décennies plus tard. Bien qu’arrivant à Constantinople sain et sauf, il rapporte<br />

qu’après avoir franchi la rivière Morava, toute la compagnie est tombée sous le coup de<br />

brigands dont ils ont pu se défaire, fort heureus<strong>eme</strong>nt. Puis, l’accueil des Grecs n’a pas été<br />

très chaleureux, mais leur comport<strong>eme</strong>nt exemplaire leur a permis d’être tenus en estime.<br />

La chronique de Raoul Glaber mentionne qu’ils se conduisent d’une façon si honorable<br />

que même l’arrogance impériale des grecs fut prise en défaut. Ces derniers furent tell<strong>eme</strong>nt<br />

stupéfaits par « le noble maintien de l’évêque Gunther » qu’ils le prirent, non pour un<br />

évêque, mais pour le roi des Romains (les Allemands). Ils crurent qu’il s’était déguisé en<br />

évêque parce qu’il n’aurait pu autr<strong>eme</strong>nt traverser tous ces royaumes vers le Saint<br />

Sépulcre. Arrivé à Lattaquié, l’évêque exprime sa déception dans une lettre destinée à ses<br />

compatriotes: "Mes frères, nous avons vraiment traversé l’eau et le feu, et le Seigneur nous<br />

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