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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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Ils paient néanmoins un lourd tribut à la mort. Ainsi, vers 1064, plus de sept mille<br />

personnes cheminent massiv<strong>eme</strong>nt. Elles ne s’en sortiront pas indemnes. Il est rapporté que<br />

« molestés par les Hongrois, attaqués par les Bulgares, mis en fuite par les Turcs » et<br />

insultés par « des Grecs arrogants de Constantinople », les pèlerins furent massacrés<br />

ensuite par des Musulmans 313 .<br />

Outre son aspect direct, cette route permet un pèlerinage de masse puisqu’elle traverse<br />

maints pays et ne nécessite pas forcément un grand viatique pour voyager. Plusieurs<br />

témoignages antérieurs à notre corpus d’étude insistent sur le nombre de pèlerins<br />

s’acheminant ainsi à Jérusalem et sur les récits véhiculés par ces pèlerins exposant leur<br />

expérience personnelle de croyant à travers les sanctuaires. Un véritable échange sur la foi,<br />

la pratique de celle-ci et le vécu de chacun se fait jour. Les étapes de repos sont propices à<br />

la communication, certains haranguent la foule, d’autres s’expriment plus discrèt<strong>eme</strong>nt.<br />

Cet accès est final<strong>eme</strong>nt de nouveau praticable au XI ème siècle grâce aux accords passés<br />

avec les Hongrois, nouvell<strong>eme</strong>nt convertis au catholicisme et avec les Bulgares et les<br />

Slaves convertis quant à eux à l’orthodo<strong>xi</strong>e byzantine. Raoul Gabler souligne la possibilité<br />

d’emprunter la voie terrestre pour gagner le Proche-Orient. Il met l’accent sur un<br />

phénomène touchant tant les hommes du peuple que les notables. Phénomène qui prend de<br />

l’ampleur au moment où il écrit sa chronique, puisque la conversion du roi de Hongrie<br />

permet la réouverture d’une route momentanément fermée : « Ipso igitur tempore,<br />

Ungrorum gens, que erat circa Danubium, cum suo rege ad fidem Christi conversa est.<br />

Quorum regi, Stephano ex baptismate vocato, decenterque christianissimo, dedit<br />

memoratus imperator Henricus germanam suam in uxorem. Tunc temporis ceperunt pene<br />

universi, qui de Italia et Galiis ad sepulchrum Domini Iherosoliminis ire cupiedant,<br />

consuetum iter quod erat per fretum maris omittere, atque per hujus regis patriam<br />

transitum habere. Ille vero tutissimam omnibus constituit viam ; excipiebat ut fratres<br />

quoscumque videbat, databatque illis immensa munera. Cujus rei gratia provocata<br />

innumerabilis multitudo tam nobilium quam vulgi populi Iherosolimam abierunt 314 . »<br />

L'itinéraire terrestre du Danube et des Balkans a été rendu accessible au cours du XI ème<br />

siècle par la conversion au christianisme des royaumes d'Europe centrale, et notamment<br />

celle de la Hongrie. Après la traversée de l'Anatolie occidentale puis méridionale, les<br />

313<br />

Lamperti monachi Hersfeldensis opera, annales Weissenburgenses, Holder-Egger, O. (éd.), MGH, Hanovre,<br />

1894.<br />

314<br />

Raoul Glaber, op.cit., III, 1, p.52.<br />

137

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