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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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triennium interclusa est via hierosolimae ; nam propter iram Normannorum, quicumque<br />

invenirentur peregrini, a Grecis ligati Constantinopolim ducebantur, et ibi carcerati<br />

affligebantur ». C’est en substance ce que rapporte Foucher de Chartres lorsqu’il témoigne<br />

des difficiles conditions d’accès au Proche-Orient liées aux nombreux conflits en cours. Il<br />

note à la date du 25 décembre 1101 : « A cette époque la route de terre était encore<br />

interdite à nos pèlerins ; mais par mer tant les Francs que les Italiens ou les Vénitiens,<br />

faisant voile avec un, deux, ou même trois et quatre navires, parvenaient à passer au milieu<br />

des pirates ennemis et sous les murs des cités infidèles [… ]». Selon ce rapport, les voies<br />

navigables sont le seul moyen d’accéder au Proche-Orient, au prix de maints dangers<br />

d’ailleurs. A travers l’adverbe « encore », il indique que l’accès terrestre n’est plus<br />

d’actualité, il pourrait être traduit par « de nouveau », soulignant ainsi la répétition d’un<br />

fait. Aussi, nous avons là un autre indice permettant de nous intéresser aux raisons qui<br />

favorisent cet itinéraire.<br />

En effet, les pèlerins en provenance du Nord de la France et des pays alentours empruntent<br />

la route suivie dès la première croisade. 311 Elle permet la traversée des régions de la<br />

Lotharingie, des Flandres, de la Picardie, des bords du Rhin, de la vallée du Neckar, longe<br />

le Danube, passe à pro<strong>xi</strong>mité de Ratisbonne et rejoint Constantinople.<br />

Il en va ainsi du chemin évoqué par le pèlerin de Bordeaux en 333 qui connaît d’abord un<br />

essor considérable puis est interdit à cause des dangers qui l’entourent. Ludolph de<br />

Sudheim, plus tardiv<strong>eme</strong>nt, fait une remarque similaire quand il explique les divers<br />

itinéraires envisageables pour se rendre en pèlerinage depuis l’Allemagne : « Par terre, des<br />

gens qui connaissent bien la route m’ont dit qu’elle passait par la Hongrie, la Bulgarie, La<br />

Thrace, mais elle est longue et pénible. Elle aboutit à Constantinople […] » 312 Il est<br />

nécessaire de descendre le Danube ou de le longer jusqu’à la frontière hongroise, ensuite la<br />

traversée de la Bulgarie peut s’avérer tout aussi problématique car elle n’est pas sous<br />

l’autorité Byzantine de même que les terres entre Belgrade et Nisk. En effet, au delà du<br />

canal d’Otrante, le contrôle chrétien des voies terrestres s’avère plus difficile. De<br />

nombreuses populations ne reconnaissent pas l’autorité Byzantine. Par conséquent<br />

beaucoup de pèlerins se voient contraints de traverser au milieu de populations hostiles et<br />

dangereuses.<br />

Pourtant, les pèlerins en provenance du Nord de la France et surtout d’Allemagne ont un<br />

itinéraire considérabl<strong>eme</strong>nt plus direct en passant par les vallées du Danube et des Balkans.<br />

311 Se reporter aux cartes de l’annexe n°5.<br />

312 Ludolph de Sudheim, op. cit., p. 1033.<br />

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