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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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A. Les itinéraires des voyageurs<br />

Nous avons fait remarquer que les récits des pèlerins sont avares de détails touchant aux<br />

conditions matérielles du saint-voyage. La ville de départ n’est souvent mentionnée que<br />

comme un lieu dont le pèlerin est originaire et ce, afin de se constituer une identité. Cette<br />

mention, bien que liée à la ville d’origine, n’est null<strong>eme</strong>nt destinée à marquer un véritable<br />

point de départ. Ainsi, Daniel, le pèlerin russe, est-il originaire de Tchernikov, la précision<br />

liée à cette ville n’est pas présente pour être considérée comme un point de départ, elle<br />

offre la possibilité d’une information supplémentaire sur le moine et ses pratiques<br />

religieuses qui différent quelque peu de celles des chrétiens de l’Ouest Européen. De la<br />

même façon, Riccold de Monte Croce est originaire d’un village voisin du quartier<br />

florentin de La Porte de Saint-Pierre. Sa famille du nom de Pennino est issue de ce village.<br />

Jean de Würzbourg ne désigne sa ville d’origine que pour souligner son appartenance à<br />

l’abbaye qu’elle abrite, alors que Burchard de son vrai nom Barby choisit « Du Mont<br />

Sion » pour marquer son attach<strong>eme</strong>nt à la Croix.<br />

Nous ne pouvons pas considérer que les quelques indications précisant l’origine<br />

géographique des pèlerins relèvent d’une volonté de rapporter une cartographie précise de<br />

leur itinéraire. Il n’y a aucune mention des villes, des régions ou des pays parcourus pour<br />

gagner la Terre Sainte, Saewulf mis à part. En revanche, certains pèlerins s’arrêtent sur un<br />

aspect de leur voyage. C’est à cette occasion qu’ils vont exposer leur situation<br />

géographique, souvent pour en souligner les dangers et les inconvénients afin d’épouver<br />

leur foi, ou pour signifier un tombeau ou des reliques à vénérer et ce sont les quelques<br />

lignes écrites à ce propos qui vont nous permettre d’élaborer un itinéraire.<br />

Nous pouvons déjà distinguer deux voies majeures, la route terrestre empruntée par le pèlerin<br />

russe Daniel, par exemple, et les pèlerins en provenance d’Allemagne dans les années 1026-<br />

1027 et la route maritime depuis l’Italie ou le Sud de la France, comme l’indiquent les récits<br />

de Saewulf, du sénéchal Joinville, de Foucher de Chartres ou de Benjamin de Tudèle en<br />

provenance de Champagne, d’Angleterre, d’Espagne (puisqu’ils font mention de la traversée<br />

de la mer Méditerranée). Le trajet peut égal<strong>eme</strong>nt être mixte avec la plupart du temps un<br />

chang<strong>eme</strong>nt de mode de locomotion à Constantinople. Frère Thietmar note simpl<strong>eme</strong>nt :<br />

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