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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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et très distincte 302 . Durant la bénédiction, le destinataire est prosterné devant l’autel et<br />

récite des psaumes de pénitence. Les oraisons et les psaumes se succèdent selon un ordre<br />

bien défini. Quatre références bibliques composent souvent cette bénédiction, il s’agit du<br />

texte relatant le départ d’Abraham au pays de Canaan (Genèse 12), celui mentionnant<br />

l’aide prêtée à Tobie par son ange (Tobie V 21-27), les paroles du Christ aux Disciples<br />

(Marc VI-8) ou encore l’allusion à la verge bénie d’Aaron (Nombres 5-10).<br />

Enfin, tout en continuant ses invocations, le prêtre r<strong>eme</strong>t, dans l’ordre, la bourse puis le<br />

bourdon au pèlerin. Dès lors, le bâton n’est plus à considérer comme un simple objet<br />

servant d’appui, comme nous avons pu le mentionner précédemment. Il serait perçu<br />

comme une arme spirituelle permettant de repousser les agressions du démon afin de<br />

parvenir au terme du voyage. C’est ainsi que nous pouvons interpréter ces remarques d’un<br />

pèlerin de Compostelle : « Accipe et hunc baculum, sustentacionem itineris ac laboris vie<br />

peregrinacionis tue, ut devincere valeas omnes catervas inimici et pervenire semnus ad<br />

limina.. » 303 A ces attributs essentiels, vont se greffer, au fil du temps, d’autres objets<br />

consacrés au pèlerin. C’est ainsi que Le grand Coutumier souligne : « solennlz pelerinages<br />

sont quand les pelerins se partent par congie de leurs eglises avec la Croix et l’eaue<br />

benoiste » (chapitre 90). Les recueils liturgiques proposent aussi des textes de bénédiction<br />

pour l’habit, la bourse ou le bâton du pèlerin ainsi que l’énumération des saints protecteurs.<br />

Ce peut être un indice quant à l’orientation de la piété du pèlerin et du protecteur qu’il<br />

s’est attribué, si l’appel se fait d’abord à La Vierge, aux saints locaux, aux rois mages, ou à<br />

d’autres. Déjà au X ème siècle (vers 950-962) on l’aurait observé dans ce premier<br />

témoignage parvenu jusqu’à nous : la confession du futur pèlerin, la pénitence,<br />

l’agenouill<strong>eme</strong>nt devant l’autel où il serait récité sept psaumes de la pénitence, une litanie<br />

et neuf oraisons. Dans son étude sur les termes d’un voyage, le professeur Labande signale<br />

ces paroles qui se prêtent au rituel du départ : « In nomine Domini Nostri Jesu Christi,<br />

accipe hanc spontam, habitum peregrinationis tue, ut, bene castigat et bene salvus atque<br />

<strong>eme</strong>ndatus, pervenire merearis ad Limina Sancti Sepulchri, aut Sancti Jacobi, aut sancti<br />

Illarii vel aliorum sanctorum quo pergere cupis et peracto itinere tuo, ad nos incolumnis<br />

revertere merearis » 304 .<br />

302<br />

Labande, E.,R., « Recherches sur les pèlerins dans l’Europe des XI et XIIè siécles », Cahiers de civilisation<br />

médiévale, 1968.<br />

303<br />

Vasquez de Parga, L., Peregrinaciones à Santiago, tome 3, Consejo superior de investigaciones cientificas,<br />

Madrid, 1948, p.148, n° 90.<br />

304<br />

Labande, E.,R., « Recherches sur les pèlerins dans l’Europe des XI et XIIè siécles », Cahiers de civilisation<br />

médiévale, 1968.<br />

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