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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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Le service de la porte est attesté dès le IX ème siècle puis il est relayé par les fondations<br />

spécifiques ou hospices qui connaissent leur apogée au XII ème siècle avec « la révolution de<br />

la charité 295 ». Les établiss<strong>eme</strong>nts situés sur les grands axes des pèlerinages sont<br />

évidemment très majoritair<strong>eme</strong>nt fréquentés par pèlerins. Ils sont souvent implantés sur<br />

des lieux de passage obligés comme les cols, les ponts ou sur le bord des fleuves, aux<br />

endroits où la communication d’une rive à l’autre n’e<strong>xi</strong>ste pas, général<strong>eme</strong>nt en dehors des<br />

villes. C’est un asile aisé pour les voyageurs qui se sont attardés. Ils comportent une<br />

chapelle, un cimetière et deux salles : l’une est destinée aux hommes, l’autre aux femmes.<br />

Il semble que les institutions rurales possédaient un douzaine de lits alors que les<br />

institutions urbaines en possédaient le double. Chaque lit pouvant accueillir trois à quatre<br />

personnes. Un pèlerin en bonne santé restait entre une et trois nuits.<br />

Par ailleurs, un hospice était annexé à tous les monastères de quelque importance, si des<br />

donations étaient faites dans ce but. Les conciles et les capitulaires prescrivent d’accueillir<br />

avec charité les voyageurs et les pèlerins. « Les prêtres doivent savoir, dit un capitulaire,<br />

que les décimes et les offrandes qu’ils reçoivent des fidèles sont la solde des pauvres, des<br />

étrangers et des pèlerins, et qu’ils doivent en user, non comme de leur bien propre, mais<br />

comme d’un dépôt qu’on leur aurait confié 296 .»<br />

Au XI ème siècle, de nombreuses institutions ou ordres hospitaliers permettant<br />

l’accueil et le soin gratuit des pèlerins, en Occident comme en Orient voient le jour.<br />

N’oublions pas que les établiss<strong>eme</strong>nts servant d’accueil aux pèlerins sur les routes de<br />

France en direction des lieux de prière renommés e<strong>xi</strong>staient en grand nombre, cependant la<br />

nouveauté de la fin du IX ème siècle est leur implantation dans les lieux déserts jusques là ou<br />

difficiles d’accès. Ainsi, le franchiss<strong>eme</strong>nt des cols alpins est rendu plus agréable par les<br />

moines noirs du col du Mont Cenis ou encore ceux du Grand Saint Bernard à 2500 mètres<br />

d’altitude et du Petit Saint Bernard 297 . La congrégation de Chalais dispose de treize<br />

295 Chélini, Branthomme, op. cit., p. 194.<br />

296 Cité par Chélini et Brathomme, p. 196.<br />

297 Au huitième siècle, Adrien I er recommandait viv<strong>eme</strong>nt à la générosité de Charlemagne ceux qui étaient situés<br />

dans la chaîne des Alpes. Au siècle suivant, celui du Mont-Cenis fut fondé par Louis le Débonnaire, qui le dota<br />

de riches revenus, et Louis II, envoyant des députés en Italie, ordonna par un capitulaire daté de 855, la<br />

restauration de tous les hospices bâtis dans les montagnes ou ailleurs. Saint Bernard de Menton serait né en 1008<br />

au château de Menthon , il aurait quitté la d<strong>eme</strong>ure familiale la veille de son mariage, gagnant Aoste et le Mont<br />

Joux où il fonde vers 1050, les Hospices du Grand et du Petit Saint Bernard alors qu’il est archidiacre d’Aoste.<br />

Il souhaite sécuriser deux accès majeurs de la France vers la Suisse et vers l’Italie parce que les voyageurs sont<br />

souvent la proie de bandits. Un hospice e<strong>xi</strong>stait déjà au VIII ème siècle mais il fut détruit sans doute par les<br />

Sarrasins en 933.<br />

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