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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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autres. Luxueux ou modeste le voyage n’en d<strong>eme</strong>ure pas moins un grand saut vers<br />

l’inconnu.<br />

b) L’héberg<strong>eme</strong>nt<br />

Nous nous sommes intéressés à l’héberg<strong>eme</strong>nt de ces pèlerins, dans leur patrie d’origine<br />

puis en Terre Sainte. Cela prend appui, une fois encore, sur une série de questions : les<br />

pèlerins avaient-ils en tête un calendrier par étapes ? Comment, où s’abritaient-ils ?<br />

Prévoyaient-ils de rejoindre certain village avant de se reposer ? Comment définissaient-ils<br />

leurs étapes ? Comment calculaient-ils le temps qui leur serait nécessaire pour parcourir<br />

une étendue de terre ? Etaient-ils certains de trouver le gîte ? Se tournaient-ils<br />

systématiqu<strong>eme</strong>nt vers les institutions religieuses ou bien étaient-ils souvent accueillis<br />

chez des particuliers ?<br />

Nombre de réponses font défaut ici. Nous pouvons conjecturer à partir du devoir de charité<br />

chrétienne garantissant un gîte et un couvert au pèlerin, et asseoir cette hypothèse avec la<br />

transformation au XII ème siècle de ce devoir en obligation légale. Mais nous ne possédons<br />

aucun témoignage le confirmant, nos récits de pèlerinage ne tenant pas compte de ces<br />

considérations matérielles.<br />

L’hospitalité des monastères envers les pauvres est une tradition ancienne, toutefois. Le<br />

rituel différe selon le rang de l’hôte mais suit cependant une démarche précise. Le<br />

« service de la porte » s’occupe d’accueillir le pèlerin. Il commence par le recueill<strong>eme</strong>nt<br />

des moines devant le nouveau venu, ils s’inclinent et fléchissent un genou. Puis, ils lui<br />

lavent les pieds. Enfin, ils distribuent nourriture et log<strong>eme</strong>nt. Nous avons vu plus haut que<br />

si tous les pèlerins sont égaux devant l’Eglise en principe, dans la réalité les différences<br />

sociales persistent. En effet, cela est nett<strong>eme</strong>nt marqué au regard de la qualité du log<strong>eme</strong>nt<br />

proposé dans les monastères. Ainsi, deux moines opérent distinct<strong>eme</strong>nt en fonction du rang<br />

de l’hôte, l’aumônier se consacre à ceux qui vont à pied, général<strong>eme</strong>nt les moins pourvus<br />

de richesses, alors que les plus aisés ou hôtes de marque cheminant à cheval, « custos<br />

hospitum », ont droit à plus d’égards et sont logés dans l’hôtellerie. Notons, à ce propos,<br />

que les munificences liées à la présence d’hôtes de marque peuvent conduire à grever le<br />

budget de fonctionn<strong>eme</strong>nt du monastère. Sachant qu’un tiers des revenus d’une abbaye est<br />

consacré aux pauvres, nous pouvons comprendre l’ampleur du phénomène d’hospitalité.<br />

C’est un devoir et une véritable pratique.<br />

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