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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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veilles… Le frère Félix Fabri parcourt au pas de charge la Terre Sainte, lors de son premier<br />

pèlerinage. Après avoir attendu sept jours à Jaffa pour les formalités administratives, il ne<br />

reste que neuf jours en Terre Sainte qu’il visite « cum ma<strong>xi</strong>ma festinantia 293 ».<br />

Enfin, arrivent les considérations pécuniaires. Le coût du voyage est fixé à quarante ducats<br />

de Venise par passagers, payables pour moitié à Venise et pour moitié à Jaffa. Le<br />

capitaine doit prendre à sa charge le pai<strong>eme</strong>nt des sauf-conduits, les locations d’ânes et le<br />

prix des gros péages. Si un passager souhaite abandonner le groupe pour se rendre au<br />

Sinaï, dix ducats doivent lui être restitués et il revient au capitaine d’arranger l’expédition<br />

pour ceux qui se rendent à Sainte-Catherine. La moitié du prix du passage d’un pèlerin<br />

décédé en cours de route est à rendre aux exécuteurs testamentaires. Pour se prémunir de<br />

toute mauvaise surprise, Félix Fabri ajoute une ultime clause à savoir qu’une chose non<br />

précisée mais normale est censée être acceptée. Au final, le contrat est partiell<strong>eme</strong>nt<br />

accepté car le capitaine refuse la clause des quatorze jours en Terre Sainte et e<strong>xi</strong>ge<br />

quarante cinq ducats. Il signale égal<strong>eme</strong>nt que naviguer avec un cadavre n’est pas de toute<br />

quiétude tant pour l’atmosphère générale, pour l’hygiène que pour des questions pratiques,<br />

puis il invite le voyageur à choisir sa place qu’il marque à la craie.<br />

Certains auteurs du XIV ème signalent les modalités d’établiss<strong>eme</strong>nt d’un contrat favorable<br />

au pèlerin, libre ensuite au capitaine d’accepter ces conditions ou de les refuser.<br />

Deux types de voyageurs sont distingués dans une étude consacrée aux<br />

voyageurs du XIV ème siècle 294 . Il y a ceux qui payent un prix certain mais qui ont un<br />

service de qualité où tout est compris : ils prennent leur repas à la table du capitaine, ont un<br />

lit dans le château, certains obtiennent même un lieu pour nourrir leur volaille et la<br />

permission de cuisiner leurs propres aliments afin d’éviter tout problème digestif liès<br />

notamment à l’huile d’olive. A cela s’ajoute un guide polyglotte et la possibilité de mettre<br />

en lieu sûr, avec les effets du capitaine nous l’avons dit plus haut, des objets de valeur. Et il<br />

y a les pèlerins qui voyagent à moindre coût et qui ne bénéficient que de la traversée, ils<br />

doivent se préparer à manger et par conséquent sont dans l’obligation de faire la queue<br />

pour accéder à la cuisine, doivent faire leurs propres commissions et se débrouiller. Ceuxci<br />

ont tout de même l’autorisation de monter à bord avec un panier contenant dix à douze<br />

poules, mais sont tenus de respecter un poids total de bagages autorisés autant que les<br />

293 Félix Fabri, op. cit. p. 55.<br />

294 Pouger-Tolu, A., op. cit.<br />

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