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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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poupe ou encore à un banc de rameurs. Mais la mort n’est jamais loin et les décès sont<br />

nombreux suite aux maladies et aux conditions de voyage, aussi est-il stipulé que le corps<br />

du trépassé soit enterré dans le port chrétien le plus proche, à moins que ses camarades ne<br />

consentent à l’ensevelir dans la mer. (Leur avis est souvent facultatif cat il faut parer aux<br />

risques épidémiques et aux règles d’hygiène fondamentale). De même, les affaires<br />

personnelles du défunt ne pourront être saisies par le capitaine. A ce propos, lors de son<br />

voyage de retour, le voyageur andalou est témoin d’une scène du genre et il fait remarquer<br />

que les corps sont jetés à la mer et que : «Le capitaine du navire hérit(e) de ces morts,<br />

musulmans et chrétiens. Telle est la loi : quiconque meurt en mer, son héritier n’a plus<br />

aucun droit sur son héritage ». 290<br />

Par ailleurs, le patron 291 doit s’engager à fournir du bon pain et du bon vin, de l’eau douce,<br />

de la viande et des œufs en quantité suffisante mais aussi un petit verre de vin avant le<br />

repas du matin. Là encore, cela sous-entend qu’une nourriture de qualité et d’une certaine<br />

fraîcheur est recommandée au lieu de biscuits mous ou infestés de vers, que le vin ne doit<br />

pas être coupé, que le passager ne s’attend pas à boire de l’eau croupie. Nous noterons que<br />

malgré ces accords écrits, Félix Fabri n’a pas été épargné 292 . Afin de garder une certaine<br />

autonomie, il souhaite aussi une barque à la disposition des passagers pour se rendre à terre<br />

dans les ports pour les achats indispensables et pour le cas où les passagers ne pourraient<br />

se ravitailler eux-mêmes pour diverses raisons d’accès, une prise en charge de la<br />

nourriture. La question de l’alimentation étant un point fondamental, qu’elle concerne les<br />

préparatifs ou l’expédition, il est noté ici encore une demande pour un espace permettant<br />

de garder les volailles et un accès au fourneau.<br />

D’autres e<strong>xi</strong>gences regardent l’objet du voyage. Il est mentionné qu’un temps raisonnable<br />

doit être attribué pour les visites, y compris pour aller au Jourdain. En effet, le capitaine est<br />

tenu d’organiser le pèlerinage, aussi il doit agir en tant que transporteur, en tant que guide<br />

et en tant que protecteur des pèlerins. Mais beaucoup se déchargent de l’une de leur tâche<br />

où l’exécutent partiell<strong>eme</strong>nt en restreignant le nombre de jours effectifs sur place, en<br />

omettant une ou deux visites, notamment celle du Jourdain. Voyage doubl<strong>eme</strong>nt harassant<br />

quand l’on considère les conditions du passage maritime et la vie sur place, les nuits de<br />

290 Ibn Jubayr, op. cit., p. 336.<br />

291 Le patron ne voyage pas toujours. Le statut de Zeno (vénitien) prescrit sur chaque bateau la mise en place<br />

d’un comité de cinq membres : le capitaine, le pilote et trois marchands élus par l’ensemble des marchands<br />

embarqués, ceux-ci peuvent imposer leur avis, le cas échéant.<br />

292 Félix Fabri, op. cit., p. 50-51.<br />

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