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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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e<strong>xi</strong>ste aujourd’hui dans les paroisses. Beaucoup se concentrent sur le pèlerinage à Saint-<br />

Jacques de Compostelle, fournissant la liste des documents nécessaires et des étapes<br />

possibles, indiquant où loger et se restaurer mais la plupart organisent des pèlerinages dans<br />

tous les lieux saints de France et d’ailleurs. Où les pèlerins de quelque origine qu’ils soient<br />

se renseignent-ils au Moyen Age ? Peuvent-ils organiser un pèlerinage dans sa totalité<br />

depuis leur lieu d’habitation par le truch<strong>eme</strong>nt de l’Eglise ? E<strong>xi</strong>ste-t-il des possibilités de<br />

réservation à distance ? Rien de tout cela ne transparaît dans les documents consultés.<br />

Cependant nous pouvons envisager qu’un réseau ait été mis en place via le prêtre de la<br />

paroisse et l’évêque afin de véhiculer les informations nécessaires. Ce qui est certain, c’est<br />

que le pèlerin doit se munir de laisser-passer. Aussi y-a-t-il forcément une institution qui<br />

cadre, en partie tout du moins, le pèlerinage. Ainsi, les pèlerins pouvaient-ils être guidés<br />

dans les étapes de leurs préparatifs puis de leur voyage. Les versions manuscrites des<br />

guides de pèlerinage en Terre Sainte, nombreux au Moyen Age, servaient-ils réell<strong>eme</strong>nt<br />

aux préparatifs ? Nous pouvons en douter puisque la plupart des textes exploités pour notre<br />

étude ne sont pas des itinéraires même s’ils en portent le nom. En effet, toute indication<br />

matérielle est exclue ou alors se réduit aux visées spirituelles, idéologiques, de leur auteur.<br />

Elles ne peuvent en aucun cas servir de guide au sens moderne du terme.<br />

Le sénéchal Joinville reste allusif quand il note que le seigneur Jean d’Apremont : « avoit<br />

sa besogne aree pour aler outre-mer, li X e de chevaliers et me manda […] que nous<br />

loïssons une nef entre li et moy […] a Marseille ». Le terme « besogne » d<strong>eme</strong>ure<br />

imprécis, seule la possibilité de location d’une embarcation est mentionnée. A ce stade,<br />

nous ne pouvons que conjecturer et sans doute, les bateliers renseignaient-ils les futurs<br />

voyageurs sur les possibilités maritimes. Et pourtant, le trajet doit être fixé dans son<br />

ensemble pour pouvoir obtenir les autorisations nécessaires, les passeports et les visas.<br />

Déjà Bernard, un moine Franc de la fin du IX ème siècle, mentionne son départ de Bari, ville<br />

sous domination Arabe à l’époque et précise : « là, munis de deux lettres, nous sommes<br />

allés trouver le chef de cette cité, nommé le sultan, pour lui demander tout ce dont nous<br />

avions besoin pour naviguer. Ces lettres, adressées au maître d’Alexandrie et à celui de<br />

Babylone, donnaient les descriptions de nos visages et exposaient notre itinéraire » 282 .<br />

282<br />

Bernard le moine, texte traduit par Ch. Deluz, Croisades et pèlerinages, op. cit., p. 919-927, chapitre III,<br />

p. 920.<br />

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