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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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XIV ème siècle environ douze à vingt mois d’économies pour un simple ouvrier 272 : un ducat<br />

vénitien correspondant à l’achat de cinquante kilogrammes de lasagnes et de quinze<br />

kilogrammes de riz, un ducat et demi permettant l’achat de cinq cents œufs et deux ducats<br />

l’acquisition de cinquante kilogrammes de viande selon le même auteur.<br />

L’estimation des dépenses réalisée par G. Capodilista en 1458, à savoir soixante<br />

ducats dont environ quarante pour le transport et la nourriture, quinze pour les taxes en<br />

Terre Sainte et le reste pour les frais de bouche en Terre Sainte ou les menues dépenses du<br />

voyage, est triplée par Santo Brasca pour une personne souhaitant vivre convenabl<strong>eme</strong>nt.<br />

Mais là encore, tout est affaire de sujectivité puisque les pèlerinages au XIV ème siècle<br />

semblent tourner au voyage d’agrément. Ce dernier note, non sans humour, que « pour<br />

voyager il faut avoir deux bourses pleines, l’une de patience, l’autre avec deux cents ducats<br />

vénitiens, cent pour le prix du voyage par personne, cinquante en cas de maladie ou autre<br />

imprévu, cinquante pour les rançons à payer sur certains lieux de passage 273 ». Et ce n’est<br />

pas sans raison qu’il mentionne l’objet contenant le pécule puisque la fin du Royaume de<br />

Jérusalem a bouleversé les pratiques commerciales et les pèlerins du XIV ème siècle doivent<br />

s’acquitter au comptant de leurs prestations, emportant avec eux des sommes considérables<br />

alors que les fidèles des XII-XIII ème siècles pouvaient user de lettres de change.<br />

Notons toutefois que les pèlerinages des XI-XIII èmes siècles semblent bien moins coûteux<br />

pour un laïc, même s’ils nécessitent de réunir une petite somme de départ le contraignant à<br />

économiser plusieurs mois avant de partir, pour un voyage dans la simplicité.<br />

La question financière est au cœur des préoccupations matérielles des futurs pèlerins, mais<br />

elle concerne surtout les laïcs car la plupart des religieux sont pris en charge à titre<br />

« gratuit » par les transporteurs. Concernant l’héberg<strong>eme</strong>nt de ces derniers, soit ils sont<br />

accueillis au sein de leur ordre, soit ils sont nourris et hébergés gracieus<strong>eme</strong>nt. S’ils<br />

accompagnent un homme de naissance, ils ne déboursent rien ou presque, surtout en ce qui<br />

concerne les taxes et rançons diverses payées en Terre Sainte. En revanche, ils doivent se<br />

pourvoir des mêmes effets que les autres passagers durant la traversée maritime.<br />

272<br />

G. Pinto “I Costi dei pellegrinaggi in Terrasanta nei secoli XIV et XV” Toscana e Terra santa nel Medioevo,<br />

Cardini (éd.), Florence, 1982, p. 157-284.<br />

Ugo Tucci, « I servizi marittimi veneziani per il pellegrinaggio in Terrasanta nel Medioevo” in Studi venezi n.s.<br />

9-10,1985, p. 43-66. Il précise qu’un rameur gagne un ducat et demi par mois, un capitaine, six ducats par mois.<br />

273<br />

Santo Brasca, op.cit., p.80.<br />

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