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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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préconise égal<strong>eme</strong>nt l’achat d’un manteau d’étoffe grossière pour tenir chaud et même<br />

dormir à la belle étoile, sur le pont du navire, pour le cas où l’atmosphère de la cabine<br />

serait trop étouffante. Ajoutons à cela des médicaments contre le mal de mer, le nécessaire<br />

à cuisiner, le petit coffre pour ranger l’ensemble…sans oublier le petit bassin servant aux<br />

crachats et aux urines ! Il faudrait dépenser environ cinq ducats vénitiens pour la literie<br />

complète. Nous n’avons pas d’équivalence monétaire stricte car la valeur des pièces<br />

fluctue au fil des siècles mais la monnaie de Venise étant en or alors que les livres tournois<br />

en argent, nous pouvons déjà considérer que le prix s’en trouve élevé. Pour le voyageur du<br />

XIV ème siècle, il faut compter cinq autres ducats pour l’achat de six chemises, autant pour<br />

des serviettes et des médicaments, et douze ducats pour l’alimentation. Aux quarante<br />

ducats précédemment versés au capitaine, un minimum de dix-huit ducats est à ajouter.<br />

Certes, il est possible au pèlerin de préparer tout son petit nécessaire dès son départ mais<br />

cela alourdirait considérabl<strong>eme</strong>nt son chemin<strong>eme</strong>nt. Aussi la solution la plus pratique est<br />

de se procurer cela avant d’embarquer, comme le relatent tous les récits du XIV ème siècle.<br />

A Venise, des institutions ont d’ailleurs été mises en place dès la fin du XIII ème siècle, afin<br />

de favoriser les achats des pèlerins en partance pour Jérusalem. Notons égal<strong>eme</strong>nt que la<br />

plupart du matériel se revend à la condition de revenir en vie à Venise. La somme n’en<br />

d<strong>eme</strong>ure pas moins une avance onéreuse pour les pèlerins de condition modeste.<br />

Au final, les dépenses tendent à s’élèver même pour un pèlerin qui voyagerait avec un<br />

minimum. De plus, la seule monnaie de rigueur dans tous les ports du bassin<br />

méditerranéen est le ducat vénitien 268 et les taux de change ne sont pas favorables aux<br />

changeurs.<br />

Enfin, si en France, les pèlerins sont exemptés de taxes, ce n’est pas le cas au Proche-<br />

Orient où tout est prétexte à rançonner les Chrétiens. Ainsi le récit de l’anonyme français<br />

se compose de deux seules courtes pages. Ce Journal d’un pèlerin Français en Terre<br />

268 Renouard, Y, Les hommes d’affaires italiens du Moyen Age, Armand Colin, 1949, p. 329-330.<br />

L’historien propose un tableau mettant en correspondance diverses monnaies du bassin méditerranéen.<br />

Au VIII ème siècle, les transformations monétaires sont en lien direct avec le nouveau poids et les divisions de<br />

la livre définis par l’Empereur Charlemagne, ainsi 20 sous de 12 deniers pèsent une livre. Toutefois, la<br />

dévaluation est rapide car les seigneurs locaux ont tendance à s’approprier des ateliers monétaires et à<br />

effectuer de multiples frappes, provoquant des disparités entre les régions. En plus de la livre parisis qui vaut<br />

¼ en plus que la norme fixée, l’historien mentionne la livre tournois, la livre vénitienne et la livre génoise en<br />

soulignant leur instabilité.<br />

Au XII ème siècle, les villes marchandes italiennes vont constituer un stock d’or et frapper des monnaies qui<br />

seront stables pour le commerce. Apparaissent : le génois d’or dès 1252, le florin d’or (3 grammes 54) et le<br />

ducat d’or, ce dernier est frappé à Venise en 1284. Plus tard, il est appelé sequin en référence à Zecca ou<br />

l’hôtel des monnaies.<br />

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