16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

voyageurs. Félix Fabri mentionne l’absorption de légumes, de viande ovine, de potage à<br />

base de blé, de froment ou d’orge et de fromage maigre et évoque le cas du jeûne : « in<br />

diebus vero jejuniorum et non carnium ministrantur pisciculi, dicti zebilini, salsi in aceto<br />

oleato ; vel placenta de ovis cum uno pulmento 266 . » Nous ne pouvons pas tirer de<br />

conclusion pertinente sur des particularités, sans doute, les pèlerins adaptent-ils leur<br />

alimentation à leur lieu de vie.<br />

Les voyageurs tiennent-ils compte du jeûne? En seraient-ils dispensés ? Nous<br />

ne pouvons que répondre par la négative à cette hypothèse puisque le pèlerin fait vœu de<br />

pauvreté, de chasteté et de jeûne. A moins que les pèlerins ne voyagent entre Pâques et La<br />

Pentecôte, intervalle considéré comme le cinquantenaire sacré, assimilé à un jour de joie<br />

(sans jeûne), comme le dimanche ou les jours de fête religieuse 267 . Nous pouvons aussi<br />

envisager que les aliments embarqués servent aux jours de joie, les poules seraient ainsi<br />

servies certains jours fastes, à moins qu’elles ne soient embarquées pour fournir un<br />

quotidien d’oeufs. En outre, précisons que la rupture du jeûne n’intègre pas l’Eucharistie à<br />

bord d’un bateau, les messes sont sèches, pour des considérations hygièniques et<br />

religieuses. Par ailleurs, il faut garder en tête que la traversée de la Méditerranée ne se fait<br />

pas sans mal ni sans secousses. Les préoccupations alimentaires bien que vitales ne sont<br />

pas le principal centre d’intérêt de tous ces estomacs souvent malmenés par le roulis.<br />

Une fois arrivés en Terre Sainte, le quotidien des pèlerins est géré par les<br />

organisateurs du voyage ou par les hôtes des voyageurs qui pourvoient à la nourriture. Ces<br />

mesures sont prises dès le contrat fixé et conclu avec le capitaine du bateau. D’ailleurs, ce<br />

dernier est un véritable agent de voyage, qui sert aussi de guide, d’interprète et de relais<br />

administratif outre-mer. Sinon, ce sont les ordres religieux accueillant les pèlerins qui<br />

pourvoient à leur nourriture et à leur héberg<strong>eme</strong>nt. Ainsi, les pèlerins sont déchargés de ces<br />

questions matérielles, ils peuvent se consacrer entièr<strong>eme</strong>nt à leur dévotion.<br />

En outre, le pèlerin se doit de pourvoir à son couchage. En effet, seul l’emplac<strong>eme</strong>nt de la<br />

couche est réservé, le reste du matériel est à la charge du voyageur. Il doit ainsi effectuer<br />

certaines dépenses telles qu’un matelas, une corde pour le suspendre la journée, un oreiller,<br />

du linge : au moins deux chemises s’il veut assurer un minimum d’hygiène, du linge de<br />

toilette, des draps de change, des mouchoirs, ceci afin d’éviter les poux. Santo Brasca<br />

266 Félix Fabri, op.cit., p. 177.<br />

267 Dictionnaire historique des ordres religieux, Agnès Gerhards, préface de J. Le Goff, éd. Fayard, <strong>Paris</strong>, 1998.<br />

111

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!