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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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assez bien à l’alimentation de la société médiévale de l’époque 263 . Elle est constituée avant<br />

tout de pain, de vin, de viandes à chair ferme (poule, poulet, chapon, oie et aussi mouton,<br />

agneau, porc frais ou salé). Ceux-ci peuvent être agrémentés de condiments tels l’ail ou<br />

l’oignon ou d’épice comme le poivre. A ceux-ci peuvent s’ajouter des œufs ou du fromage<br />

combinés ou en alternance avec du poisson. Les légumes sont très peu présents, surtout<br />

chez les aristocrates. Les médecins de Salerne recommandent de couper le vin pour<br />

faciliter la digestion, c’est peut-être la raison pour laquelle il faut se munir d’un tonneau de<br />

vin et d’un tonneau d’eau. Les membres du clergé se nourrissent davantage de légumes, en<br />

potages ou en ragoûts qu’ils agrémentent d’œufs ou de fromage. Nous avons en tous points<br />

les aliments mentionnés par les pèlerins. Par ailleurs, certains guides de pèlerinage<br />

recommandent l’achat d’aliments secs ou ayant la propriété de se dessécher comme le<br />

pain, l’eau, les fruits et les légumes. Ceux-là sont autorisés et même appropriés aux<br />

conditions de voyage. Jean de Joinville laisse quelques indices sur les ressources<br />

alimentaires, alors qu’il se ravitaille, lors de son voyage de retour 264 : « A une ylle venimes<br />

que en appelle la Lempiouse, la ou nous preimes tout plein de connins. Et trouvames un<br />

hermitage ancien dedans les roches, et trouvames les courtilz que les hermites qui y<br />

demouroient ancienn<strong>eme</strong>nt avoient fait. Oliviers, figuiers, seps de vigne et autres arbres y<br />

avoit. »<br />

Une question peut cependant être soulevée à la lumière de ces nombreuses considérations<br />

culinaires. Le pèlerin respecte-t-il les jours de jeûne imposés à la fois par l’Eglise et les<br />

mesures de santé publique ? Il est dénombré pas moins de cent cinquante jours maigres au<br />

Moyen Age : le carême qui comprend quarante jours avant Pâques, autant après La<br />

Pentecôte, de même qu’avant Noël, les vendredis voire les mercredis pour les plus dévôts.<br />

Cette privation de nourriture consiste en l’absorption d’un repas règl<strong>eme</strong>nté le midi et<br />

d’une collation le soir, après la rupture du jeûne avec l’Eucharistie.<br />

Si nous considérons les dates de voyage des pèlerins et des départs vers l’Orient 265 , nous<br />

nous trouvons en période de jeûne. La consommation de viande, de graisse animale, de jus<br />

de viande, de bouillon, de sang est interdite. Les abstinences les plus sévères incluent<br />

même le lait, le beurre, les œufs, le fromage, l’huile, le poisson et le vin. Déjà, nous<br />

constatons que les cinq derniers aliments évoqués figurent dans la liste des plusieurs des<br />

263<br />

Riena-Mélis, A., Histoire de l’alimentation, sous la direction de Flandrin J.-L., « société féodale et<br />

alimentation », chapitre XXI, (XII-XIII èmes siècles), p. 397.<br />

264<br />

Jean de Joinville, op. cit., §638.<br />

265<br />

Cf. infra.<br />

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