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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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En effet, les plus humbles ont encore la possibilité de se faire engager comme membre d’<br />

équipage. 257<br />

Les avantages du voyage maritime sont sa rapidité, son aspect pratique et son coût (qui<br />

semble moins onéreux qu’un voyage terrestre). Pour mémoire le voyage par voie terrestre<br />

dure trois mois, les pèlerins qui ne se déplacent que partiell<strong>eme</strong>nt à pied doivent se<br />

procurer une monture et en subir les inconvénients et l’inconfort. Toutefois, cela ne<br />

signifie pas pour autant que la navigation est pérènne.<br />

Notons, tout de même, que les services dispensés par le capitaine du bateau ne se limitent<br />

pas aux traversées car le tarif est forfaitaire à la fin du XIII ème siècle. Il comprend ainsi<br />

l’aller-retour Venise-Jaffa, la location de montures, ânes et chameaux, destinées aux<br />

pèlerins et à leurs bagages à leur arrivée, les taxes à payer, le ravitaill<strong>eme</strong>nt de base, les<br />

visites, le séjour à Jérusalem et dans ses environs à l’exception des excursions en Egypte et<br />

au Sinaï qui font l’objet de frais supplémentaires. Cette pratique du voyage « tout inclus »<br />

n’est pas nouvelle, elle s’épanouit tout au long du XIII ème siècle, mais elle est vraiment<br />

instituée au début du XIV ème siècle. Nous verrons plus loin qu’elle ne se limite pas au port<br />

de Venise car Gênes, Bari, Monopoli, Barletta, Trani, Brindisi et Giovinazzo, villes où sont<br />

installés des représentants des Hospitaliers (de Jérusalem) depuis 1158, ont véhiculé des<br />

pèlerins dans les mêmes conditions. Cependant, le prestige de Venise est fondé sur la<br />

sévérité des normes fixées par les états maritimes sur les conditions de voyage qui<br />

garantissent une certaine sécurité aux voyageurs et une intégrité professionnelle que peu<br />

d’autres ports méditérranéens peuvent offrir. Selon F. Suriano il y a cinq excellentes<br />

raisons de choisir d’embarquer à Venise mais l’essentielle à ses yeux repose sur le fait que<br />

« null’ altra natione è tanto sicura da pirati e ladri maritimi quanto la Veneta » 258 .<br />

Chacun peut voyager selon ses désirs, en y mettant le prix, et invers<strong>eme</strong>nt, un<br />

pèlerin quelque peu démuni procédera au pèlerinage malgré un budget très serré.<br />

Cependant il n’est pas envisageable de partir sans le moindre sou.<br />

La nourriture est le deu<strong>xi</strong>ème point important. Certes, le pèlerin peut être nourri d’aumônes<br />

mais elles peuvent être fluctuantes en fonction de la charité des uns et des lieux parcourus<br />

et surtout, rappelons-le, ce n’est pas un mendiant. Aussi un minimum doit-il être emporté<br />

par le pèlerin, et notamment des aliments qui se conservent longtemps. D’ailleurs, une fois<br />

257 Fabri rapporte le cas de deux pèlerins qui sont embarqués par la générosité des seigneurs : « Ille stetit in<br />

littore plangens et ejulans quod non posset venire in J. Cui Domini mei miserti eum in galeam susceperunt, et de<br />

espensis provisionem fecerunt » op. cit., tome 2, p. 29.<br />

258 Suriano, F. ,Il trattato di Terrasanta e dell’Oriente, Golubovitch éd., Milan, 1900.<br />

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