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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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comme membre d’équipage afin de ne rien débourser voire même de gagner quelque<br />

argent. La voie maritime ne semble pas être réservée aux riches dont seraient exclus les<br />

rustres comme l’a suggéré M. Mollat 252 , toutefois, les prix s’élèvent considérabl<strong>eme</strong>nt à la<br />

fin du XIII ème siècle.<br />

Par ailleurs, certaines traversées n’incluent pas le prix des repas. L. Blancard 253<br />

fait était de la somme de trente-huit sous à verser au gargotier qui se charge de la<br />

nourriture et des droits à payer à la Municipalité de Marseille. Les restaurateurs de<br />

Marseille avaient d’ailleurs le droit d’embarquer un garçon pour vingt-cinq pèlerins ainsi<br />

que l’exclusion des vivres.<br />

Nos références maintenant regardent l’Italie, puisque Venise devient le port incontournable<br />

dès la fin du XIII ème siècle. Les prix pratiqués oscillent pour la plupart entre quarante et<br />

soixante ducats vénitiens 254 . Il e<strong>xi</strong>ste même des tarifs réduits pour les plus pauvres. Le<br />

voyage peut être à moitié prix ou autour de trente ducats, cela représente quand même un<br />

an de salaire, il peut baisser jusqu’à dix ducats pour un service minimum. Cependant,<br />

l’armateur peut réduire considérabl<strong>eme</strong>nt les tarifs si le pèlerin est vraiment désargenté et<br />

si le voyage est vital pour lui 255 . Le bon cœur du capitaine est manifeste pour les hommes<br />

d’Eglise qui voyagent pour l’amour de Dieu 256 et ces vers de Rutebeuf ne sont plus<br />

d’actualité : « Madame, sachiez que li mestre<br />

Nou vos pueent par droit deffendre<br />

Se vos lor aveiz riens que tendre,<br />

Mais vos oeiz dire a la gent :<br />

"A l'uis, a l'uis, qui n'a argent!" »<br />

252<br />

Mollat, M., « Problèmes navals de l’histoire des croisades », Cahiers de civilisation médiévale, tome X, 1967,<br />

p.359.<br />

253<br />

Blancard, L., Documents inédits sur le commerce de Marseille au moyen âge, Marseille, 1884, tome 1, p.333.<br />

Contrat passé entre un gargotier et l’armateur d’un buzo-nave en 1248.<br />

254<br />

Il semblerait que le prix se voit multiplier par cinq selon les calculs de Charles de La Roncière.<br />

255<br />

Félix Fabri note à propos des dépenses : «[…] Nec de quantitate expensarum quicquam posui, quia etiam<br />

non aequaliter omnibus temporibus cadit, nec thelanea et curtusiae Ganfragia, Gundagia, et Pedagia semper<br />

sunt aequalia, sed nunc plus, nunc minus e<strong>xi</strong>gunt, et patroni quando que multum, quandoque minus, pro naulo<br />

recipiunt ». op. cit, page 8 et aux sujets des nombreux impôts : « […] quod bursa plena et manus larga magnam<br />

deservit pacem in peregrinatione illa ». op. cit. p. 9.<br />

256<br />

Rutebeuf traduit une réalité pécuniaire dans ces quelques vers : « Madame, sachez que les capitaines/ ne<br />

peuvent en toute justice vous l’interdire/ si vous avez de quoi les payer. Sinon comme on dit:/ A la porte, à la<br />

porte, qui n’a pas d’argent. » Vie de Sainte Marie l’Egyptienne in Œuvres complètes, Tome 1, trad. Michel Zink,<br />

<strong>Paris</strong>, 1989.<br />

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