16.06.2013 Views

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Au terme de cette première étape, consistant rappelons-le à se rendre dans un port, le<br />

pèlerin doit déjà débourser de quoi s’acheter ou entretenir une monture s’il ne voyage pas à<br />

pied.<br />

Ensuite, il lui faut réserver une embarcation et contracter un accord avec son capitaine 244 .<br />

Là encore, rien n’est uniforme. Il est souvent mentionné, dans les études 245 portant sur la<br />

navigation aux XI ème et XII ème siècles, que la place des pèlerins est restreinte, tant en terme<br />

d’espace qu’en terme de disponibilité, les capitaines préférant le fret aux humains.<br />

Toutefois, les situations que nous allons évoquer laissent entendre que les pèlerins ne<br />

voyagent pas seuls. Les tarifs proposés aux pèlerins varient selon l’emplac<strong>eme</strong>nt de la<br />

couche choisie : la cale ou salle commune est à partager avec les autres pèlerins, aucune<br />

intimité n’est possible et la journée, pour faciliter le passage des matelots, tous les effets<br />

personnels du voyageur doivent être rangés dans des coffres. La cabine du capitaine offre<br />

plus de tranquillité mais le tarif s’en trouve doublé. Une autre variable concerne le nombre<br />

de pèlerins à bord. En effet, il e<strong>xi</strong>ste un tarif moyen majorable en fonction des prestations<br />

et minorable en fonction du nombre de passagers. Si le capitaine n’a pas à se soucier de<br />

rentrer dans ses frais parce que le navire fait le plein de marchandises, les tarifs sont<br />

dégressifs pour les derniers à se présenter. Enfin, l’ultime paramètre fonctionne à l’échelle<br />

des prestations désirées à bord (qualité de la nourriture, de la boisson, du log<strong>eme</strong>nt, du<br />

confort, assurances négociées..). Il faut garder en tête que le confort reste proportionnel au<br />

coût, mais que global<strong>eme</strong>nt jusqu’au milieu du XIII ème siècle, on se soucie fort peu de la<br />

notion de confort. Ainsi, la traversée de la mer Méditerranée peut se réaliser dans des<br />

conditions minimales ou avec plus d’aisance, le trait<strong>eme</strong>nt des passagers s’effectuant selon<br />

leur dignité sociale et en proportion de la somme déboursée.<br />

Les prix pratiqués au XIII ème siècle à Marseille dépendent de la classe choisie pour le<br />

voyage. Il faut préciser que, vers 1283, des navires spécifiques sont affrétés pour le<br />

transport de personnes plutôt que de marchandises avec une tolérance ma<strong>xi</strong>male de mille<br />

cinq cents pèlerins par bateau. Apparaît alors la division en trois classes tarifées. En 1246,<br />

les prix affichés pour les embarcations royales sont les suivants : le prix à s’acquitter pour<br />

la première classe s’éleverait à quarante livres tournois, la deu<strong>xi</strong>ème classe (le premier et le<br />

244<br />

Notons que le capitaine n’est pas forcément le patron. Ce dernier ne connaît pas forcément l’art de la<br />

navigation.<br />

245 ème ème<br />

Balard, M., op.cit .Richard, J., « Le transport outre-mer des croisés et des pèlerins XII –XV siècles »,<br />

Maritime aspects of Migration, Cologne, 1989, p. 27-44.<br />

104

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!