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xi eme‐ xiii eme siecles - Université Paris-Sorbonne

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fois moins chers que ceux pratiqués par voie terrestre et ce, même quand l’itinéraire fluvial<br />

double l’itinéraire routier.<br />

Par tradition, le pèlerin quitte sa résidence à pied et termine son voyage, aux<br />

portes de Jérusalem, en marchant. Une infime partie du chemin est sans doute faite à pied<br />

mais elle est général<strong>eme</strong>nt effectuée à cheval ou à dos d’âne (le plus fréquemment<br />

d’ailleurs), et dans ce cas, il est nécessaire de prévoir l’entretien de cette monture. Nous ne<br />

pouvons que formuler des hypothèses à propos de ces dépenses car les indications fournies<br />

par les récits des pèlerins, même les plus tardifs, ne tiennent pas compte des frais à<br />

débourser depuis sa ville d’origine jusqu’au port d’embarqu<strong>eme</strong>nt. Cependant, selon<br />

certaines estimations, un cheval coûterait en moyenne trent-cinq livres tournois à l’achat<br />

ou serait loué seize sous par jour. De multiples possibilités sont envisageables, la plus<br />

probable est celle où le voyageur achète une monture dès son départ et se rend à Marseille,<br />

à Gênes, à Venise ou dans tout autre port italien avec cette dernière et trouve acquéreur<br />

avant de s’embarquer 241 . Mais le récit du sénéchal Joinville témoigne égal<strong>eme</strong>nt du départ<br />

des chevaux, placés en fond de cale à l’étage en dessous des passagers et pour lesquels un<br />

aménag<strong>eme</strong>nt a été prévu pour la montée et la descente des bêtes. Il note à ce propos :<br />

« […] fist l’en ouvrir la porte de la nef et mist l’en touz nos chevaus ens que nous devions<br />

mener outre mer, et puis reclost l’en la porte et l’enboucha l’en bien aussi comme l’en naye<br />

un tonnel, pour ce que quant la nef est en la grant mer toute la porte est en l’yaue » 242 . Par<br />

ailleurs, l’hypothèse que les montures seraient rachetées ou encore confiées le temps du<br />

pèlerinage est séduisante mais nous n’avons pas trouvé la trace d’une telle pratique. Nous<br />

ne pouvons donc rien affirmer sur le devenir de la monture… A cette somme initiale, il<br />

convient d’ajouter le coût de l’entretien d’un cheval. Il serait estimé autour de douze sous<br />

et cinq deniers par an sans tenir compte du fourrage qui s’élèverait à un si<strong>xi</strong>ème de<br />

boisseau d’avoine par jour, ou douze deniers d’herbes en hiver. Il ne faut pas oublier les<br />

soins prodigués au cheval et compter un denier par semaine pour le fer cassé ou abîmé.<br />

A titre illustratif, en 1295, le coût des soins est estimé à cinq sous 243 .<br />

241 Fèlix Fabri plus tardiv<strong>eme</strong>nt emprunte trois moyens de locomotions : le cheval, la mule, la barque.<br />

« Tarvisum, ibique venditis equis nostris in mulis Masters venimus, et inde in Margerum. In Margero vero<br />

terrae valafecimus et descendimus ad mare in barcam, in qua usque Venitias ad Fonticum Almannorum<br />

navigavimus. » op. cit., p. 43.<br />

242 Joinville, op. cit., § 125 « […] on fit ouvrir la porte de la nef et on mit à l’intérieur tous les chevaux que nous<br />

devions emmener outre-mer ; puis on referma la porte et on la boucha bien, comme lorsque on étoupe un<br />

tonneau, parce que, quand la nef est en haute mer, toute la porte est sous l’eau. »<br />

243 Nos recherches sur le coût d’entretien d’une mule se sont révélées infructueuses.<br />

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