JDT193_Dossier-P36 45 OK AG:Mise en page 1 20/03/2009 16:56 Page 38 « <strong>Le</strong> Green Grid et Climate Savers Computing, deux associations qui regroupent les grands constructeurs informatiques, sont censées œuvrer dans le sens de réduction de la consommation énergétique mais on peut dire que c’est du vent, ce sont plutôt les brokers qui prennent en charge le sujet ». Il est évident que, pour l’heure, les fabricants de matériel informatique n’ont pas intérêt à ce que le cycle de vie des produits soit prolongé. C’est pour cette raison, précisément, que des structures comme Dotgreen se proposent d’aider les entreprises clientes à mettre en place des road-maps et des stratégies d’achats. « C’est l’acheteur qui doit être le moteur du changement ». Intégrer les fournisseurs dans une démarche globale Pourtant, les grands noms de l’informatique ne cessent de communiquer sur le sujet. HP en a presque fait un cheval de bataille. <strong>Le</strong> fabricant américain dit respecter toutes les directives, notamment en matière de recyclage, et ce dans tous les pays du monde (les directives américaines, européennes et chinoises ne sont pas les mêmes). « Nous portons même la responsabilité de toute notre chaîne de production, y compris chez nos sous-traitants dans le sud-est asiatique », explique Philippe Roux, responsable « Nous nous assurons notamment que nos sous-traitants suivent les règles éthiques et environnementales que nous avons fixées ( …) Nous en avons effectué 150 l’an dernier »,. du programme data centers, « nous nous assurons notamment que nos sous-traitants suivent les règles éthiques et environnementales que nous avons fixées ». HP travaille avec plus de 300 fournisseurs et a établi avec d’autres grands acteurs du sec- <strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des télécoms N°194 Avril 2009 Philippe Roux, référent de l’activité santé chez Telindus 38 Dossier Green IT teur (notamment Dell, IBM et des acteurs des télécoms) un code de conduite à l’adresse de ses partenaires. Il s’agit du EICC (Electrical Industry Code of Conduct) dont HP s’assure du respect au travers de différents audits. « Nous en avons effectué 150 l’an dernier », précise Philippe Roux. Certains acteurs préfèrent s’associer avec des ONG environnementales plutôt que de mettre en avant leur appartenance aux associations comme le Green Grid ou Climate Savers Computing. C’est le cas d’Arkadin, le spécialiste français de l’audioconférence, qui a passé un accord avec le WWF pour que l’ONG parraine son programme Climate Care Days. <strong>Le</strong> principe de ce dernier est de proposer aux clients d’Arkadin de faire l’effort de travailler une journée sans voyager, en utilisant à la place au maximum les outils d’audioconférence. Arkadin s’engage alors à reverser l’intégralité de son chiffre d’affaires de cette journée à WWF, pour l’aider à financer ses différentes actions. « Nous avons mis du temps Précisions sur les directives européennes Il y a aujourd’hui quelques directives qui font référence en matière de green IT et dont se réclament la plupart des acteurs du marché. Il s’agit principalement de la directive RoHS (Restriction of the use Hazardous Substances) qui interdit l’usage de substances toxiques comme le mercure, le plomb ou le cadmium, et de la directive WEEE (Waste Electrical and Electronical Equipement) qui oblige les fabricants à mettre en place des filières de recyclage de leurs produits. Cette directive a été « francisée » sous l’acronyme DEEE (Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques). Enfin la directive EuP (Energy using Products) vise à réduire de 75 % la consommation en veille des équipements de bureau d’ici 2020. pour conclure cet accord, car le WWF a veillé à ce qu’il corresponde à un vrai engagement environnemental de notre part », explique Antoine Verdet, directeur marketing Europe, « le principe que nous avons mis en place permet de faire l’amalgame entre un intérêt marketing et un vrai engagement ». Et les clients d’Arkadin sont assez demandeurs de ce type d’initiatives. En effet, cela ne peut que favoriser le changement d’habitudes chez eux et, au final, être à l’origine de réduction de coûts. Ecologique et moins cher Cette approche globale des choses, qui vise à faire converger dans une même direction les initiatives économiques et environnementales, est partagée par Itancia, ex IP Telecoms. L’entreprise s’est en effet engagée très tôt dans une démarché complètement orientée vers le respect de l’environnement, tout simplement parce-que son PDG, Yann Pineau, est un homme très concerné par le sujet. D’ailleurs, la société annonce la couleur dès la première page de son site internet, sur laquelle on peut lire l’accroche « Global and Green IT » pour décrire l’activité de l’entreprise. « Notre nouveau nom marque le début d’une nouvelle ère pour la société, dans laquelle la notion de green IT sera encore plus présente qu’auparavant », explique Pascal Pichavant, directeur marketing. Aujourd’hui, Itancia propose à ses clients une offre globale de matériels neufs et de matériels recyclés. Ces derniers répon- 50 salles de télé-présence ont été déployées par Orange et environ 500 sont dans les tuyaux pour les secteurs de la banque, de la finance et de l’industrie dent à des normes et des critères bien précis. « Chez nous, l’économie et l’écologie font bon ménage car ce qui est écologique est moins cher », lance de manière définitive Pascal Pichavant, « nos produits recyclés sont jusque à 70 % moins chers que les mêmes produits neufs vendus par les fabricants ». <strong>Le</strong>s produits en question sont véritablement remis à neuf, dans le respect des consignes écologiques, et bénéficient de la même garantie que les produits neufs. <strong>Le</strong> concept qu’Itancia applique est « Nous avons mis du temps pour conclure cet accord, car le WWF a veillé à ce qu’il corresponde à un vrai engagement environnemental de notre part » Antoine Verdet, Directeur Marketing Europe d’Arkadin celui de l’économie circulaire, qui consiste à prolonger la durée de vie des produits. « Notre intervention permet de réinjecter dans le circuit des produits qui ont déjà été fabriqués et pour lesquels l’empreinte carbone a déjà été faite », explique Pascal Pichavant. Pour réparer et recycler le matériel qu'il reprend, Itancia fait travailler 120 techniciens. « Il faut une structure importante pour faire ça », poursuit Pascal Pichavant, « nous sommes le seul broker en Europe à vendre du matériel éco-recyclé ». Un exemple à suivre. ■
Projet1:Mise en page 1 23/03/2009 11:56 Page 1