Première livraison - Le Journal Des Télécoms

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Le Green IT,
un facteur de croissance
Désolés, nous allons – encore - vous parler de la crise. Rassurez-vous, ce n’est
pas pour geindre ou nous lamenter avec les Cassandre qui font du
catastrophisme ambiant un fond de commerce. Mais plutôt pour mettre en
lumière quelques uns des atouts d’une industrie qui, dans le marasme ambiant,
ne se porte pas si mal que cela et, surtout, en encore en réserve de nombreux relais de
croissance.
Certes, les résultats de France Télécom, Bouygues ou encore d’Illiad (Free) sont en baisse,
mais ils affichent encore des bénéfices à faire loucher bien d’autres industries. Bien que
portant essentiellement sur l’année 2008, ils ne donnent pas structurellement des motifs
d’inquiétude, car ils reposent sur le besoin vital, tant pour les entreprises que pour les
particuliers, de communiquer.
Parmi les chantiers de moyen et long terme susceptibles de porter l’ensemble de
l’industrie, des composants électroniques jusqu’aux services, en passant par les
infrastructures des opérateurs et les terminaux, grand public comme professionnels : le
green IT, autrement dit, la préoccupation écologique, apparaît comme l’un des axes les
plus prometteurs. Et ce, d’autant que nous ne sommes qu’au début de l’aventure.
Passée la première étape de la prise de conscience et de la découverte de la puissance
du green IT comme « argument » de communication et de mise en valeur des
entreprises IT concernées par la question, une ère nouvelle semble débuter où le « green
washing » (acte de repeindre l’entreprise en vert) n’a plus cours. Et le bidonnage ne peut
simplement plus avoir cours puisque, dans un écosystème composé de partenaires,
clients, fournisseurs, distributeurs, on trouve à tous les étages des acteurs sincères et
convaincus qui commencent à mettre en place des chartes et des conditions très strictes
de respect de niveaux de consommation électrique et de recyclabilité des produits qui
leur passent entre les mains. Difficile donc de trouver des « complices » pour mettre en
œuvre des politiques de façade, qui ne font que surfer sur l’opportunité.
Si le green « prend » et a toutes les chances d’être l’un des moteurs majeurs de
l’industrie dans les années à venir, c’est qu’au-delà de la « bonne conscience citoyenne »
qu’il procure, il est également un puissant facteur d’économie dans une approche de coût
total de possession des équipements. Et ceci est valable pour les infrastructures
d’opérateurs comme pour les autocoms d’entreprises.
Alcatel Lucent, par exemple, a annoncé au moment du Mobile World Congress la mise
sur le marché d’une mise à jour logicielle qui permet aux 500.000 stations de base
installées par l’équipementier depuis 1999 de réduire en moyenne de 24 % leur
consommation électrique. Interxion, dans son nouveau data center d’Aubervilliers, a
investi 300.000 € pour « végétaliser » sa toiture afin de mieux l’isoler et de réduire ainsi
sa consommation électrique. A une période où les réseaux mobiles continuent à se
développer à travers le monde et où trafic internet continue à progresser de manière
exponentielle, de telles initiatives ne relèvent plus que d’une impérieuse nécessité.
Ariel Gomez,
directeur de la rédaction,
rédacteur en chef
3 Le Journal des télécoms N°194 Avril 2009