Première livraison - Le Journal Des Télécoms

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Point marché
Selon
l’institut IMS Research,
les ventes de
solutions de vidéosurveillance
analogiques ont connu une croissance
de 0,6 % seulement en 2008, au niveau européen,
alors que les ventes de solutions IP
ont augmenté de 32 % durant la même période.
« Ces chiffres correspondent aussi à
la situation du marché français », estime Mathieu
Lesieur, chef de produits vidéosurveillance
chez Sony. Toutefois, pour l’heure, le
parc de systèmes de vidéosurveillance en
place reste très largement analogique
puisque, fin 2008, 67 % des ventes concernaient
encore cette technologie. Selon IMS,
ce chiffre devrait passer en dessous des
60 % dès cette année. La bascule devrait se
faire en 2011.
Désormais, c’est l’exigence en termes de résolution
et de possibilités d’utilisation des
images recueillies qui semblent tirer le mar-
Le Journal des télécoms N°194 Avril 2009
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équipements
Hervé Reynaud
Videosurveillance :
enfin la bascule vers l’IP?
Le marché de la vidéosurveillance est en train de migrer
progressivement vers la technologie IP. Si le parc installé
est encore très largement analogique, le cadre
réglementaire et les qualités supérieures des caméras IP
incitent l’ensemble des acteurs à adopter des « IP
compatibles ». Explications.
Mathieu Lesieur,
chef de produits vidéosurveillance chez Sony
« La résolution des images
est le principal axe de
développement, mais il induit
des contraintes (…) une
résolution importante
implique aussi de disposer d’une bande
passante suffisante et de systèmes de
stockage adéquats »
ché
vers l’IP.
L’encadrement
réglementaire qui a été rénové en 2007 n’y
est pas étranger. En effet, l’arrêté du 3 août
2007, qui a été adopté à la suite des attentats
terroristes de Londres, fixe des directives
sur les besoins auxquels doivent
répondre obligatoirement les systèmes de vidéosurveillance.
Ce texte précise les caractéristiques
techniques minimales qui doivent
être mis en œuvre afin de pouvoir identifier
correctement des personnes en cas de besoin.
Ainsi, le niveau de compression des
images, la résolution et le nombre d’images
par seconde sont aujourd’hui réglementées.
Ce texte est applicable à tous les sites recevant
du public. Tous les nouveaux systèmes
doivent donc respecter cet arrêté et le parc
installé va peu à peu devoir s’y plier aussi,
dans un délai assez court
puisque les autorisations
préfectorales nécessaires
pour l’installation d’un système
de vidéosurveillance
sont renouvelées tous les
cinq ans. Ainsi, tout le parc
aura été mis à jour d’ici
2012. C’est dans ce
contexte que le marché est
en train de migrer vers l’IP
puisque les caméras analogiques
ne permettent pas,
désormais, de répondre correctement
aux exigences de la législation.
■ Transformer les flux
analogiques en IP ?
Sony dispose déjà de 23 caméras IP dans sa
gamme, avec des caméras SD fixes, mobiles
et des caméras Mpixels. Le fabricant nippon
propose aussi des convertisseurs destinés à
transformer le flux transmis par les caméras
analogiques d’un système en place en flux
IP. Ce type de solutions est d’ailleurs assez
souvent retenu par les entreprises et les collectivités
pour migrer doucement vers l’IP,
mais il n’attribue bien évidemment pas aux
caméras analogiques les qualités de résolution
des caméras IP. Sony vient de lancer une
nouvelle plate-forme, le NSR 1000, faisant à
la fois office de convertisseur et d’enregistreur
numérique. Cette plate-forme permet
de connecter jusqu’à 16 caméras analogiques
et assure automatiquement la détection
des caméras et leur configuration. Mais,
Sony et l’ensemble des principaux fabricants
travaillent surtout à l’amélioration de leurs
gammes tout IP. « La résolution des images
est le principal axe de développement, mais
il induit des contraintes », explique Mathieu
Lesieur, « en effet, une résolution importante
implique aussi de disposer d’une bande passante
suffisante et de systèmes de stockage
adéquats ». De plus, meilleure est la résolution
et plus il difficile de proposer une sensibilité
de capteurs de haut niveau. « On
entend parler de caméras disposant de résolution
de 4 ou 5 Mpixels, mais avec cette
Stéphane Itart-Longueville,
directeur de la division Systems Solutions de Panasonic France
« Nous nous tournons de plus en plus vers les
grossistes télécoms ; cela nous permet de
toucher des distributeurs spécialisés réseau,
et c’est important car nous sommes obligés de
nous ouvrir au monde des réseaux ».
résolution, les capteurs ne permettent pas
aujourd’hui d’avoir une bonne perception,
surtout de nuit », explique Mathieu Lesieur,
« mais on y arrivera ! ». Pour l’heure, la plupart
des caméras IP vendues ne dépassent
pas encore le Mpixels. « Actuellement, la
grande majorité des ventes se fait sur des
caméras SD (Standard Définition) », confirme
Mathieu Lesieur, « et l’évolution vers des caméras
Mpixels ne sera pas si rapide que
ça ». En effet, selon IMS Research, 83 % des
ventes de cameront IP seront encore en SD
au niveau européen pour cette année 2009.
Ce taux devrait descendre à 65 % d’ici 2012.