Première livraison - Le Journal Des Télécoms
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JDT194_Actu-OpØrateur P14+16-JCOK:JDT193 20/03/2009 17:09 Page 16<br />
en bref<br />
Résultats : Bouygues<br />
Télécom satisfait mais<br />
prudent<br />
La crise n’a pour le moment pas eu d’effets<br />
majeurs sur les résultats de Bouygues<br />
Télécom. Présentés à l’occasion des<br />
résultats de la maison mère, les résultats de<br />
la filiale télécoms affichent une progression<br />
du chiffre d’affaires de 6 % (à 5089 M€)<br />
et une progression du chiffre d’affaires<br />
réseau de 5 % à 4696 M€. Et si la marge<br />
opérationnelle courante ne progresse que<br />
d’un demi point, le résultat net, lui, fait un<br />
bond de 9 % à 534 M€.<br />
Un bon cru, donc, pour l’opérateur qui a<br />
connu une année marquée par plusieurs<br />
événements d’envergure. Devenu opérateur<br />
du fixe avec le lancement de la BBox,<br />
Bouygues Télécom a accéléré le<br />
déploiement de son réseau 3G+ afin<br />
d’atteindre une couverture de 75 % de la<br />
population d’ici l’été 2009. L’opérateur a en<br />
outre renouvelé son offre fétiche Neo (avec<br />
Neo 2), lancé une offre de netbook<br />
connecté, et accueilli le MVNO Symio (issu<br />
de KPN) sur son réseau.<br />
Toujours opposé à l’attribution d’une 4ème<br />
licence 3G sur le marché français, Martin<br />
Bouygues s’est dit par ailleurs « pas<br />
intéressé » pour enchérir sur des blocs de<br />
fréquences additionnelles dans la bande des<br />
2,1 GHz, mais plutôt attentif aux<br />
« perspectives d’utilisation du LTE dans<br />
différentes bandes de fréquences » issues<br />
du dividende numérique.<br />
Pour 2009, l’opérateur, qui craint quelques<br />
défaillances « d’entreprises clientes, de<br />
distributeurs et de fournisseurs » mise sur<br />
une progression prudente de 2 % de son<br />
chiffre d’affaires.<br />
Zero Forfait, un nouvel<br />
MVNO « low cost »<br />
Par temps de crise, les offres de<br />
téléphonie mobile low cost se multiplient.<br />
Après Simpleo (ex Debitel France) et<br />
Simyo promu par KPN via Bouygues<br />
Telecom, c’est au tour de Call in Europe<br />
(société créée par Patrick Gentemann, le<br />
créateur de Futur Télécom) de proposer<br />
une offre à bas coût, baptisée Zero<br />
Forfait. Cette dernière propose une<br />
minute de communication à 19 centimes<br />
euros. <strong>Le</strong> prix à la<br />
minute passe à 9,5<br />
centimes d’euro si les<br />
appels concernent 5<br />
numéros choisis. Petit<br />
détail, la facturation<br />
s’effectue à la<br />
seconde après la<br />
première minute<br />
indivisible. A noter<br />
qu’une option de<br />
facturation à la<br />
seconde dès la<br />
première seconde est disponible sur<br />
simple demande avec un coût de mise en<br />
relation de 9 centimes d’euros par appel<br />
en addition du tarif minute. L’offre de Call<br />
in Europe repose sur le réseau de SFR.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Journal</strong> des télécoms N°194 Avril 2009<br />
Actualités<br />
16<br />
opérateurs<br />
Résultats 2008<br />
France Télécom-Orange<br />
résiste à la crise<br />
En présentant ses résultats 2008, conformes aux prévisions dans les grandes lignes, le<br />
groupe France Télécom confirme les objectifs du plan Orange 2012 – mais avec de<br />
« nouveaux modes d’action » - et la ferme intention de maintenir un niveau de cash<br />
flow libre de l’ordre de 8 Mds€, quitte à réduire ses investissements.<br />
Certes, le résultat net part du<br />
groupe a connu en 2008 une<br />
baisse de 35,4 %, à 4068 M€ versus<br />
6300 M€ en 2007, mais ce n’est pas<br />
encore la misère, loin de là. D’autant que<br />
cette diminution, qui s’explique en grande<br />
partie par une augmentation de l’impôt sur<br />
les sociétés de 1463 M€, à laquelle s’ajoute<br />
une progression de 337 M€ des charges financières<br />
exceptionnelles, se transforme,<br />
en base comparable en progression de<br />
13,6 %, avec un résultat net de 5181 M€.<br />
<strong>Le</strong> chiffre d’affaires consolidé 2008 s’établit<br />
à 53,5 Mds €, en progression de 2,9 %.<br />
Donnée importante : le 4ème trimestre<br />
2008 enregistre un résultat positif (+ 1,7<br />
%), signe d’une bonne résistance de l’activité<br />
à la crise.<br />
La marge brute opérationnelle, à base<br />
comparable, ressort à 19,4 % (stable), tandis<br />
que le cash flow opérationnel, à 8 Mds<br />
€, dépasse l’objectif de 7,8 Mds €. L’ensemble<br />
de ces résultats permet à FT-<br />
Orange d’alléger de 2,1 Mds € sa dette, qui<br />
passe à 35,9 Mds €, faisant sortir le ratio<br />
dette nette/marge brute opérationnelle<br />
(désormais à 1,85) de la « zone de tempêtes<br />
», dixit Didier Lombard, des 2 %. Ce<br />
résultat permet aussi le versement d’un dividende<br />
de 1,40 € par action (versus 1,30 €<br />
en 2007), l’attribution d’actions gratuites<br />
aux salariés pour 244 M€, et l’ouverture de<br />
négociations avec les représentants du<br />
personnel pour le versement d’un intéressement<br />
exceptionnel.<br />
La France, le Royaume Uni<br />
et la branche entreprises<br />
en tête<br />
Pour atteindre cette performance, le<br />
groupe a vu passer le nombre de ses<br />
clients dans le monde à 182,3 (+ 7 %), dont<br />
121,8 millions de clients mobiles (+11 %)<br />
et 12,7 millions de clients haut débit ADSL<br />
(+ 9 %). Au-delà de ces chiffres, certaines<br />
zones géographiques, certains marchés<br />
et certains métiers et sont plus porteurs<br />
que d’autres. Ainsi, la France et le<br />
Royaume Uni signent les meilleures performances<br />
géographiques. En Espagne,<br />
le haut débit progresse de 17 %, alors que<br />
le mobile baisse. La division entreprises<br />
de Barbara Dallibard s’illustre par ses<br />
performances, et les métiers du mobile et<br />
du haut débit fixe sont encore ceux qui tirent<br />
le plus la croissance.<br />
Didier Lombard ,<br />
PDG de France Telecom<br />
L’iPhone et les offres Origami ont bien<br />
contribué aux résultats, ainsi que les nouveaux<br />
services tels qu’Orange Foot.<br />
Lorsqu’on fait remarquer à Didier Lombard<br />
que ses meilleurs résultats proviennent<br />
des produits ou services dont Orange<br />
a perdu l’exclusivité (iPhone, Orange<br />
foot…) ou de marchés qui ont depuis été<br />
très durement frappés par la crise (Espagne,<br />
Grande Bretagne), ce dernier affirme<br />
les avoir « déjà pris en compte » et<br />
donc de ne « pas être inquiet ».<br />
Soulignant, par ailleurs, que ses résultats<br />
2008 ont été impactés, entre autres, par<br />
la Loi Chatel sur le temps d’attente, responsable<br />
d’une « perte de revenus pas si<br />
négligeable que cela », et par la crise<br />
dans ses marchés de clientèle, Didier<br />
Lombard a insisté sur la capacité de l’entreprise<br />
à générer du cash « même dans<br />
un contexte difficile ».<br />
Réussite de NExT<br />
2006-2008… et lancement<br />
d’Orange 2012<br />
Revenant sur l’histoire récente du groupe,<br />
Didier Lombard a rappelé que la – bonne –<br />
situation actuelle de FT-Orange résultait<br />
« du plan TOP mis en place en 2002 et brillamment<br />
exécuté par [son] prédécesseur<br />
[Thierry Breton, NDLR] », suivi du plan<br />
NExT 2006-2008, mis en place par lui-même<br />
; un plan qui a permis « la réussite d’une<br />
profonde transformation du groupe ».<br />
« Piloter France Télécom, c’est comme<br />
une course de camion en montagne, on va<br />
très vite, et il ne faut pas rater un<br />
seul virage. Nous y sommes allés<br />
franchement, et nous sommes le<br />
premier pays en Europe en Voip<br />
et en télévision sur IP ».<br />
<strong>Le</strong>s investissements sur la fibre<br />
sont maintenus (sous réserve de<br />
« clarifier le côté réglementaire<br />
»), avec le projet d’équiper<br />
quatre millions de foyers en 2012.<br />
Dans les infrastructures mobiles,<br />
« on continue à développer le<br />
haut débit mobile », explique Didier<br />
Lombard, ajoutant que si « le<br />
LTE est une très belle technologie,<br />
elle n’est pas indispensable<br />
pour l’instant. Je pense qu’elle va<br />
décoller en 2011 ou 2012 ».<br />
Pour la suite des événements, « nous n’allons<br />
pas chambouler la stratégie, poursuit<br />
Didier Lombard, mais changer son mode<br />
de fonctionnement », dans un but d’adaptation<br />
rapide aux évolutions du contexte.<br />
Cette adaptation passe par la « simplification<br />
de la vie des clients », grâce à l’offre<br />
d’une « technologie pacifiée (…) dans<br />
laquelle le plug and play devient la règle<br />
(…) et la complexité se gère derrière le rideau,<br />
chez l’opérateur ».<br />
L’adaptation, c’est aussi le « développement<br />
de l’agilité dans [ses] métiers (…)<br />
pour attraper toutes les technologies nouvelles<br />
qui arrivent. D’ici 2012, nous devrions<br />
réaliser au moins 20 % de notre chiffre d’affaires<br />
dans les nouvelles activités de croissance<br />
», résume Didier Lombard.<br />
Dans l’ensemble des marchés où le<br />
groupe est présent, le chiffre d’affaires<br />
devrait continuer à progresser plus vite<br />
que le PIB, et le groupe n’a pas prévu<br />
d’achat « transformant ».<br />
Pour les années à venir, au moins d’ici<br />
2012, l’objectif premier du groupe reste le<br />
maintien d’un cash flow opérationnel à 8<br />
Mds € par an et le versement aux actionnaires<br />
en dividendes de « 45 % ou plus »<br />
de ce montant. En cas de détérioration du<br />
contexte économique, Didier Lombard a<br />
été clair : « nous réduirons nos investissements<br />
».<br />
Enfin, pour « préparer la maison à l’après<br />
2012-2013 », période de départs massifs en<br />
retraites des salariés, France Télécom<br />
Orange prévoit l’embauche de quelque<br />
4500 apprentis. ■<br />
Ariel Gomez