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Revue celtique - National Library of Scotland

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sais.<br />

La Poésie populaire en Bretagne. 59<br />

Six petits enfants de cire, vivifiés par l'énergie de la lune : si tu ignores, je le<br />

Sept soleils et sept lunes : sept planètes y compris la Poule. Sept éléments<br />

avec la farine de l'air.<br />

Huit vents qui soufflent : huit feux avec le grand feu, allumés au mois de mai<br />

sur la montagne de la guerre.<br />

Neuf petites mains blanches sur la table de l'air, près de la lourde Lezarmeur,<br />

et neuf mères qui gémissent beaucoup.<br />

Neuf korrigans qui dansent avec des fleurs dans les cheveux et des robes de<br />

laine blanche, autour de la fontaine, à la clarté de la pleine lune. La laie et ses<br />

neuf marcassins, à la porte de leur bauge, grognant et fouissant, fouissant et<br />

grognant: petit! petit! petit! accourez au pommier: le vieux sanglier va vous<br />

faire la leçon.<br />

Dix vaisseaux ennemis qu'on a vus venant de Nantes : malheur à vous! mal-<br />

heur à vous! hommes de Vannes.<br />

Onze prêtres armés, venant de Vannes, avec leurs épées brisées, et leurs robes<br />

ensanglantées, et des béquilles de coudrier: de trois cents plus que onze.<br />

Douze mois et douze signes : l'avant-dernier, le Sagittaire, décoche sa flèche<br />

armée d'un dard. — Les douze signes sont en guerre. La belle vache, la vache<br />

noire qui porte une étoile blanche au front, sort de la forêt des dépouilles —<br />

:<br />

Dans sa poitrine est le dard de la flèche : son sang coule à flots : elle beugle tète<br />

levée; la trompe sonne : feu et tonnerre : pluie et vent : tonnerre et feu: rien,<br />

plus rien, ni aucune série!<br />

Ces versets étranges n'ont de sens que si on se reporte aux formules<br />

druidiques extraites des Triades de Bretagne et que tout le monde<br />

peut lire aux annexes du premier volume de l'Histoire de France de<br />

M. Michelet. Si ce chant est authentique, il vaut à lui seul la collection<br />

entière, car il daterait de la conquête romaine (série i i) et prouverait<br />

ainsi l'unité du druidisme dans l'île bretonne et dans les Gaules, unité<br />

qu'aucun autre document ne vient confirmer. Cependant, on se heurte ici<br />

à deux invraisemblances : la première, celle d'un rituel païen qui serait<br />

venu oralement jusqu'à nous, sans altération, à travers treize siècles au<br />

moins de christianisme : la seconde, celle d'un chant composé cinq siècles<br />

avant l'arrivée des Bretons sur le continent, par conséquent en langue<br />

gauloise et transmis par les Armoricains aux Bretons qui l'auraient tra-<br />

duit dans leur langue. Ce sont là des invraisemblances telles, qu'elles<br />

ressemblent beaucoup à des impossibilités. Il ne faut pas oublier que<br />

même après Zeuss, Diefenbach, MM. Pictet et de Belloguet, nous ne<br />

sommes pas du tout fixés sur ce qu'était au juste la langue des Gaules.<br />

Il est prouvé que c'était, comme le breton cymraeg de Pile, une branche<br />

du grand arbre <strong>celtique</strong> : mais le français et le valaque sont tous deux

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