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Revue celtique - National Library of Scotland

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I<br />

\ intitulées<br />

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La Poésie populaire en Bretagne. 5 /,<br />

reçue partout ailleurs. Du moment que le Barzaz Breiz était la seule<br />

œuvre sérieuse que l'école pût alléguer pour justifier sa réforme et ses<br />

prétentions, l'authenticité de ce livre était une nécessité pour les disciples<br />

Legonidec, et ils comprenaient bien que l'article de M. Renan était<br />

première manifestation d'une défiance vaguement éveillée dans le<br />

savant, et que la courtoisie seule empêchait de se produire d'une<br />

plus accentuée; mais quatorze ans plus tard, M. Le Men,<br />

archiviste du Finistère, rendit aux amateurs d'études <strong>celtique</strong>s le service<br />

de rééditer avec une courte préface le Catliolicon de Lagadeuc", lexique<br />

rédigé vers 1464, document linguistique très-précieux en ce sens<br />

qu'il prouvait l'antiquité relative de l'idiome hybride parlé aujourd'hui<br />

en Bretagne. S'il est démontré que depuis Charles VII jusqu'à ce jour<br />

cet idiome n'a subi aucun changement notable, que devient l'hypothèse<br />

d'une langue bien plus épurée qui aurait persisté tout au m.oins jusqu'au<br />

dernier siècle, puisque c'est celle des chants du Barzaz consacrés aux<br />

guerres de 1488, à celles de la Ligue, à la conspiration de Pontcallec en<br />

1720 ^ M. Le Men, qui avait constaté l'extrême inexactitude des citations<br />

empruntées au Catliolicon par M. de la Villemarqué, traduisit les doutes<br />

qui commençaient à se faire jour par une note très-franche et très-vive,<br />

où il accusa formellement le « barde moderne » d'avoir composé de son<br />

propre fonds les chants les plus curieux de son recueil, notamment les<br />

la Danse de VÊpée, la Ville dis, Nominoé, et d'avoir, au moyen<br />

d'une refonte habile, tiré de quelques chansons très-vulgaires les pièces<br />

le Retour d'Angleterre, Héloïse et Ahailard, le Vassal de Dugnes-<br />

clin. L'enquête ainsi ouverte fut poursuivie dans divers recueils scienti-<br />

fiques (la <strong>Revue</strong> Archéologique, la <strong>Revue</strong> Critique, VAthenmnï) par des<br />

j<br />

;<br />

I Un<br />

philologues fort sérieux, comme M. d'Arbois de Jubainville et M. Luzel,<br />

qui ont commencé à publier les pièces du procès, c'est-à-dire les textes<br />

qui auraient servi à composer l'œuvre plus littéraire et plus soignée du<br />

Barzaz-Breiz. Les linguistes bretons, qui ont le tort de regarder l'hon-<br />

neur de la poésie <strong>celtique</strong> comme solidaire de ce livre si discuté, ont<br />

refusé de suivre la critique française et anglaise sur un terrain où leur<br />

intervention eût pu être si utile. On peut regretter cette détermination,<br />

mais elle ne doit pas nous empêcher de débattre à fond une question<br />

qui, tout nom propre mis à part, a un intérêt capital pour l'histoire litté-<br />

raire d'une grande race qui nous touche directement.<br />

IV<br />

caractère commun à toutes les poésies populaires, c'est l'incorrec-<br />

I. L'n vol. in-8°. Paris, Franck.

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