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Revue celtique - National Library of Scotland

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Une Énigme d'onomastique fluviale. 445<br />

noms, qui ne s'expliquent pas seulement par le <strong>celtique</strong>, mais qui répon-<br />

dent à de véritables noms de cours d'eau chez les Celtes. Or, je sais<br />

bien que, prises isolément^ ces homophonies ne prouveraient rien, et<br />

qu'il s'en présente fréquemment de telles. Ainsi, il y a au Mexique une<br />

rivière Tamosis qui n'a sûrement aucun rapport avec la Tamesis britanni-<br />

que, non plus qu'avec la Tàmasï de l'Inde. On trouve de même, en Phé-<br />

nicie, un fleuve iTjLruxq (Strab. 19), et, chez les Mongols, une rivière<br />

Tamir, qui ne sont à coup sûr ni <strong>celtique</strong>s, ni ariens. On pourrait aisé-<br />

ment multiplier ces exemples; mais une réunion de douze coïncidences,<br />

dans un espace aussi circonscrit que la Mauritanie, ne se présente nulle<br />

part ailleurs, et ne saurait être attribuée au hasard. Comment expliquer<br />

ce fait singulier sans admettre dans ces contrées un séjour plus ou moins<br />

prolongé de quelque population <strong>celtique</strong> } Et cependant l'histoire se tait<br />

complètement à cet égard, et ne connaît en Afrique que des Gaulois<br />

mercenaires qui n'ont pu y introduire une onomastique fluviale. Si l'on<br />

se souvient, toutefois, que les Celtibères occupaient une portion de la<br />

Lusitanie, il n'y aurait rien d'improbable à ce que quelques-unes de<br />

leurs tribus eussent passé en Afrique, et s'y fussent établies temporaire-<br />

ment à une époque antérieure à la connaissance qu'en acquirent plus<br />

tard les Romains, alors que la race africaine des Mauresques avait<br />

expulsé et remplacé l'immigration <strong>celtique</strong>, celle-ci ne laissant que des<br />

noms de rivières comme trace de son séjour. Il est à remarquer, enefiet,<br />

que les anciens noms de villes de la Mauritanie, comme à l'ordinaire<br />

d'une origine plus récente, et à l'exception de ceux. Sala, Siga, Lixus,<br />

qui sont provenus des rivières mêmes, n'ont rien de <strong>celtique</strong> '.<br />

Cette énigme d'onomastique fluviale aurait-elle quelque connexion avec<br />

le problème non moins énigmatique de l'origine de ces dolmens que l'on<br />

a trouvés dans l'Algérie, et que l'on n'ose trop attribuer aux Celtes<br />

malgré les analogies qu'ils présentent ? C'est là une question que je<br />

propose aux ethnologues, sans prétendre y répondre en aucune façon.<br />

Adolphe PiCTET.<br />

I. Un seul de ces noms, Tasagora, dans la Tingitane (Anon. Rav. 160, 6), Tasaccora<br />

(Itin. Anton.) rappelle l'irlandais tascar, tascur, société, compagnie (Senchus mor, I, 122,<br />

O'Davoren. Gl. 124): mais, comme Tasagora désigne aussi une rivière de la Mauritanie<br />

Césarienne (Anon. Rav. is8, 5,', le rapport ci-dessus semble fortuit.

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